Par Jean TROUPEL - 2025 Premier jurat gentilhomme de la ville de Bordeaux. |
Son appel à Versailles pour l'Assemblée des Notables témoigne de son influence et de son engagement dans les affaires politiques de son temps. Ces assemblées étaient des réunions de représentants des différentes classes sociales, convoquées à Versailles par le roi pour discuter des questions importantes, notamment fiscales.
Les conséquences de la Révolution pour la famille d'André Bernard du Hamel ont été nombreuses et significatives :
Perte de fonctions : André Bernard a perdu ses fonctions de lieutenant de maire de Bordeaux en 1790 suite à la suppression du parlement de Bordeaux par décret.
Inscription sur la liste des émigrés : André Bernard a été inscrit sur la liste des émigrés en raison de la possession d'une petite terre à Cenon bien qu'il n'ait jamais quitté la France. Cela a entraîné la mise sous séquestre de ses biens.
Arrestations et emprisonnements : André Bernard et plusieurs membres de sa famille ont été arrêtés et emprisonnés. André Bernard a été emprisonné à La Réole, et d'autres membres de sa famille, y compris sa femme et ses enfants, ont également été arrêtés.
Séquestration des biens : Les biens de la famille ont été mis sous séquestre et loués au profit de la nation. Des scellés ont été posés sur leurs biens et des documents ont été saisis.
Exil : André Bernard a été contraint à l'exil en Espagne en raison de la loi sur les émigrés, bien qu'il ait finalement obtenu la permission de revenir en France sous surveillance.
Santé et décès : André Bernard, âgé et en mauvaise santé, a souffert physiquement des conséquences de la Révolution. Il est décédé le 18 avril 1809 à l'âge de 89 ans dans son château de Castets.
Ces événements montrent les difficultés et les épreuves que la famille d'André Bernard du Hamel a dû traverser pendant la période révolutionnaire.
André Bernard naît à Bordeaux le 12 juin 1720, d'André du Hamel IIème du nom et d'Anne-Marguerite-Thérèse de Barret.
Il se marie en premières noces le 30 novembre 1745 à Guiche (64), avec Marie-Monique de Biaudos. Le 15 janvier 1746 leur naît un fils, André.
Elle ne profite pas longtemps de sa maternité, elle décède à Bayonne le 10 septembre 1746, et est inhumée dans l'église de Guiche (64) le même jour.
Leur fils la rejoindra un an plus tard, il décède chez ses grands parents à Biaudos le 8 septembre 1747.
Le 15 avril 1749, il épouse en secondes noces, en la chapelle de l'évêché de Bayonne, Rose-Marie de la Ferrière.
Vers 1758, Rose-Marie de la Ferrière décède sans postérité.
Le 25 septembre 1758, par acte passé en la même ville de Bayonne, il vend par procureur, ce qui laisse présager qu'il est revenu vers Bordeaux, à Jean Benjamin de Moracin, écuyer, la terre et la baronnie de Ramouzens (Gers, comté de Fézensac).
La considération dont sa famille jouit à Bordeaux depuis son arrivé de Picardie, le fait porter sur la liste des candidats gentilshommes que le conseil municipal de cette ville présente tous les deux ans au roi, et dans laquelle S. M. choisit les jurats d'après les privilèges de Bordeaux. Il est nommé jurat gentilhomme de Bordeaux en 1763.
Le 21 décembre 1765, il contracte, à Bordeaux, un troisième mariage avec Angélique de Brivasac.
Elle meurt sans enfants, le 5 mars 1767, dans sa maison à Bordeaux et est inhumée, le lendemain, dans l'église du couvent des Cordeliers.
En1769, il est reconduit comme jurat gentilhomme de Bordeaux.
Le roi Louis XV en témoignage de sa haute satisfaction, du zèle et des lumières que le vicomte du Hamel a déployé dans les fonctions de premier jurat gentil homme de Bordeaux, l'investit, par lettres patentes du 2 juin 1772, de la lieutenance de maire de cette ville, vacante par la démission du vicomte de Ségur-Cabanac, lieutenant-général des armées du roi.
C'est en cette même année qu'il s'inscrit sur les tableaux d’une loge maçonnique bordelaise. Quelques années plus tard, en 1781, la Française d’Aquitaine, loge issue d’une scission avec la Française, propose au vicomte Duhamel la charge de vénérable d’honneur de cette nouvelle loge. Sa charge de Lieutenant de maire n’interfère pas avec son activité maçonnique qui semble toutefois relativement limitée.
En le faisant son vénérable d’honneur, la Française d’Aquitaine recherche un patronage prestigieux afin d’assurer sa stabilité et sa légitimité sur l’Orient bordelais.
N'ayant point d'enfant vivant de ses trois précédents mariages, il épouse en quatrième noces, sous les qualifications de très haut et très puissant seigneur, vicomte de Castets, baron de Barie et de Lados, lieutenant de maire de la ville de Bordeaux. Un contrat de mariage est signé le 21 mars 1773, au château de Versailles, de l'agrément du roi et en présence de LL.A.RR.(Leurs Altesses Royales) Monsieur le Dauphin et Madame la Dauphine, messeigneurs les comtes de Provence et d'Artois, et des princesses leurs épouses, de mesdames Clotilde et Elisabeth, leurs sœurs, et de mesdames Adélaïde, Victoire et Sophie, leurs tantes paternelles, tous enfants de France, très haute et très puissante dame Guionne-Emilie le Gentil de Paroy, chanoinesse du chapitre noble de Montigny, baptisée le 3 janvier 1754, fille de très haut et très puissant seigneur messire Gui le Gentil, chevalier, marquis de Paroy, lieutenant pour le roi des provinces de Champagne et de Brie, grand-bailli héréditaire des villes et comtés de Provins et Mottereau, chevalier de l'ordre de Saint-Louis, ancien lieutenant au régiment des gardes françaises, et de très-haute et très-puissante dame Louise-Elisabeth de Rigaud de Vaudreuil.
La cérémonie a lieu à Paris, le 23 mars 1773, en l'église Sainte Marie de la Madeleine La Ville L'Evêque, actuelle église de la Madeleine.
Il est si dévoué aux intérêts de sa ville, et met une telle activité désintéressée dans l'exercice de ses fonctions administratives, que les jurats de Bordeaux, pour lui donner un témoignage public de leur attachement, dès qu'ils surent que madame Duhamel allait être délivrée, allèrent lui annoncer la résolution qu'ils avaient prise de faire présenter leur enfant au baptême par la ville de Bordeaux.
Armand-Claude-André-Bordeaux du Hamel, nait le 24 janvier 1774, baptisé le lendemain en l'église métropolitaine et primatiale Saint-André.
On donne à l'enfant le nom de comte d'Ornon, du nom d'une terre située à dix kilomètres de Bordeaux appartenant aux jurats depuis plusieurs siècles. L'enfant fut ensuite ramené chez lui, dans une chaise à porteur escortée de six soldats du guet.
Le titre de comte d'Ornon n'est pas porté longtemps ; le filleul de la ville de Bordeaux meurt le 27 août 1775.
Le couple aura deux autres enfants :
- André Guy Victor du Hamel, nait le 17 janvier 1776 à Bordeaux.
- Louis Joseph voit le jour à Bordeaux le 8 août 1777, il est ondoyé le lendemain en l'église Saint André. Le baptême a lieu à Versailles 10 juin 1781, il a pour parrain le prince Louis Stanislas Xavier de France, Monsieur, frère du roi de France et pour marraine la princesse Marie Joséphine Louise de Savoye, Madame, épouse du parrain.(futurs roi et reine de France, Louis XVIII).
Il se mariera avec Henriette Nicole Antoinette de Chasteigner et embrassera une carrière de haut fonctionnaire, après la révolution.
André Bernard est député, en tant que chef municipal de la ville de Bordeaux, aux Assemblées des Notables en 1787 et en 1788, qui se tiennent à Versailles.Il s'y fit remarquer par ses idées monarchiques.