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Par Dechat et Lecroisier

Afin de marquer son mariage du 22 Avril 1810 avec Marie Louise, Napoléon 1er a pris un décret dans son palais Impérial de Compiègne. Il souhaite marier trois semaines plus tard (le temps des formalités) quelques compagnons de ses victoires.

Six mille militaires en retraite, ayant fait au moins une campagne, seront mariés le 22 avril prochain, avec des filles de leurs communes, auxquelles il sera accordé une dot de douze cent francs pour Paris, de six cents francs dans le reste de l’Empire.

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En consultant la liasse 3R1 aux Archives départementales de la Gironde, nous avons trouvé les doubles des tableaux récapitulatifs comportant les noms des futurs mariés.
En choisissant de communiquer quelques extraits des échanges de correspondances entre les élus, nous avons essayé, au travers d’anecdotes amusantes, piquantes ou quelquefois amères, de rendre plus vivant le déroulement de cet événement.

Dès le 3 avril 1810, le préfet ordonne de réunir les commissions. Il reste peu de temps jusqu’à la date prescrite pour le mariage. Il faudra prévoir des dispenses éventuelles de publications des bans et notamment intervenir auprès de l’archevêque  qui donnera son accord et en informera ses curés. Quelques mariages seront d’ailleurs reportés.
Dans certaines communes, plusieurs militaires seront en lice mais certaines communes  ne pourront en trouver aucun.
Les élus devront non seulement trouver les finances pour la fête publique mais aussi prévoir un programme digne de ce nom.
On peut soupçonner quelques mariages arrangés à la va-vite ... mais pas toujours.

Résumé de  ce document :

  • Décret impérial

  • Liste non exhautive des documents de la liasse aux AD

  • De l’urgence de réunir les commissions

  • De la difficulté à trouver un militaire

  • De la difficulté de trouver une épouse

  • Des réclamations sur le choix des commissions

  • Une commission enthousiaste

  • Un contretemps « fâcheux » n’empêche pas un grand mariage

  • Mariages d’ amour ou de raison ?

  • Le coût des festivités

  • Liste des mariés de Gironde

DÉCRET IMPÉRIAL

contenant les Actes de bienfaisance et d’indulgence à l’occasion du Mariage de Sa Majesté Empereur et Roi, Napoléon, Empereur des Français, Roi D’Italie, Protecteur de la Confédération du Rhin, Médiateur de la Confédération Suisse, voulant marquer l’époque de notre mariage par des actes d’indulgence et de bienfaisance NOUS AVONS DÉCRÉTÉ ET DÉCRÉTONS ce qui suit :

TITRE IV
Du mariage de six mille Militaires
5. Six mille militaires en retraite, ayant fait au moins une campagne, seront mariés le 22 avril prochain, avec des filles de leurs communes, auxquelles il sera accordé une dot de douze cent francs pour Paris, de six cents francs dans le reste de l’Empire, à savoir :
Soixante dans la ville de Paris ;

  • Dix dans chacune des villes dont l’état est annexé au présent décret (A) : Dont Bordeaux

Cinq dans chacune des villes dont l’état est annexé au présent décret (tableau B)

  • Deux dans chacune des villes dont l’état est annexé au présent décret (tableau C) : Dont Libourne, Bazas, La Réole et Blaye

Un dans chacune des justices de paix de l’Empire.

  • En Gironde : Audenge, Belin, Blanquefort, Bordeaux, (six justices de paix) Brède (la) Cadillac, Carbon–blanc, Castelnau-de-Médoc, Créon, Pessac, Podensac, Saint- André-de-Cubzac , Teste-de-Buch (la), Auros, Bazas, Captieux, Grignols, Langon, Préchac, Saint-Symphorien, Blaye, Bourg, Saint-Ciers, Lande (la), Saint-Savin, Montségur, Pellegrue, Réole (la), Saint-Macaire, Sauveterre, Targon, Lesparre, Pauillac, Saint-Laurent-de-Médoc, Saint-Vivien, Branne, Castillon, Coutras, Fronsac, Guitres, Libourne, Lussac, Pujols, Sainte-Foy-la-Grande

Tous les lieux ne seront pas pourvus : Captieux, Langon, Préchac et Targon

6. Les militaires et les filles à marier seront choisis de la manière suivante, à savoir :

  • Pour la ville de Paris, par délibération du conseil général faisant fonction de conseil municipal, approuvée par le préfet ;

  • Pour les villes chefs-lieux de département, par délibération du conseil municipal, approuvée par le préfet ;

  • Pour les villes qui ne sont pas chefs-lieux de département, par délibération du conseil municipal, approuvée par le sous-préfet ;

  • Pour les justices de paix, par une commission composée de deux maires et de deux curés désignés par le sous-préfet, et du juge de paix, qui présidera la commission et la réunira dans son domicile.

7. Les communes qui ne seraient pas comprises dans les articles précédents, pourront sur la délibération du conseil municipal, approuvée par le sous-préfet, marier un militaire et une fille de la commune, en se conformant, pour le choix et pour la quotité de la dot, aux dispositions ci-dessus.
...


Ce que l'on trouve dans la liasse cote 3 R 1 : Six mille Mariages

  • Quelques copies de contrat de mariage mentionnant la filiation des époux.

  • Dans les copies des procès-verbaux des commissions :Des tableaux récapitulatifs reprenant partiellement les comptes -rendus des commissions avec les noms de l’époux et de l’épouse, leur âge, leur domicile, le corps d’armée, ...

    • Les noms des futurs époux mais aussi d’autres noms de militaires non choisis.
    • Les noms des curés, des maires, du juge de paix, du sous- préfet, du préfet.
    • Les états de service du militaire.
    • Mentions de certificats de réforme avec quelques rares descriptions physiques sommaires et des attestations de supérieurs.
  • Le déroulé des festivités par commune.

  • Le montant des frais prévisionnels.

Avertissements
Les extraits de quelques documents sont transcrits avec l’orthographe actuelle.
Dans un même document, les patronymes sont parfois orthographiés de plusieurs façons. On a l’exemple du nom d’une future épouse : FAUX, FEAU, FEAUX dans la même page. Pour certains mariages, vérifications ont été faites dans les tables décennales et quand cela a été possible dans les registres de mariage. Et là aussi il y a quelquefois des variantes.
A cette occasion, nous avons eu la surprise de trouver des mariages datés du 20 ou 21 avril.

De l'urgence de réunir des commissions

On trouve à la Réole un extrait des registres des arrêtés du sous-préfet qui dès le 3 avril considère qu’il est
 « ... de toute urgence de réunir les commissions afin que toutes les formalités voulues tant par le dit décret que par le code civil et les lois de l’église puissent être remplies pour le jour du 22 avril » ...
Le Procès- verbal devra parvenir au plus tard le 10 avril et ... le président avertira les futurs époux sous vingt-quatre heures pour les mettre à même de remplir toutes les formalités nécessaires et préalables .... »
Il faudra donc trouver un militaire en possession d’
« ... un congé absolu de retraite ou de réforme délivré par un corps ou une copie certifié par le maire de son domicile et un certificat de bonne vie et mœurs signé par le maire ... »
Pour la fille :
 « ... un certificat de bonne mœurs délivré par le maire de son domicile et par le curé si elle est catholique ... »
Il demande également que le préfet sollicite Monseigneur l’archevêque pour qu’il donne des instructions aux curés concernant les difficultés canoniques sur la bénédiction de ces mariages et qu’elles soient aplanies...
Mais le 9 avril, le sous–préfet de Libourne s’inquiète toujours de ne pas « ... savoir à quoi s’en tenir touchant les publications du mariage religieux ...»


De la difficulté de trouver un militaire

  • Dans le canton de La Teste et Gujan , la commission n’avait toujours pas trouvé de militaire le 8 avril. Enfin elle porte son choix, le 17 avril, sur Pierre BRUN marin habitant La Teste. Mais ce dernier ne put trouver aucune fille susceptible de l’épouser, en 4 jours !

On espère que Jean RANGEARD et Marie ANGLADE qui acceptèrent, ne se marièrent pas que pour la dot. Leur mariage fut célébré le 29.

  • Devant la difficulté de trouver un prétendant, le sous-préfet de Libourne demande s’il ne peut pas interpréter le décret et élargir les choix en acceptant un militaire en congé en bonne et due forme. (C’est-à-dire non réformé à la suite de blessures aux combats)

En amour, la seule victoire c’est la fuite (Napoléon )

  • Extrait des registres de la délibération du Conseil Municipal de la Commune de Bazas.

« Aujourd’hui dix-sept du mois d’avril mil huit cent dix le Conseil Municipal de la Commune de Bazas s’étant réuni dans une des salles de la mairie Mr le Maire a pris la parole et a dit : Messieurs
Lorsque je vous ai convoqué le neuf du mois ... vous avez remarqué que sur quatre d’entre eux, trois, les Sieurs FERRAUD, SARPOULIN et LACOSTE déclarèrent de la manière la plus formelle qu’ils ne voulaient pas se marier ; le Sieur FOUCAUD parut exciter l’attention du conseil...
Cependant comme il ne voulut pas contracter aucun engagement sans connaître la fille avec laquelle on pourrait l’unir ... il engagea le conseil de lui donner le temps convenable et nécessaire sur le parti qu’il avait à prendre. Il sortit en conséquence de l’immeuble et promit de fixer le conseil sur sa détermination et de lui donner une réponse dans le délai d’une heure.
Malgré le délai ... ce militaire n’a point reparu en la commune ni n’a fourni aucune réponse. J’ai fait faire des publications tous les jours….pas un seul ne s’est présenté...
Considérant que malgré tous les avertissements qui ont été donnés et les proclamations ... que le Sieur Foucaud a en fuite, fait présumer son intention de ne contracter mariage...
Le Maire fait part de sa désolation.

Signé GERINE Maire


De la difficulté à trouver une épouse

  • Arrondissement de LIbourne

    « L’an mille huit cent dix et le quatorze avril à neuf heures du matin

    Nous membres de la Commission nommée par arrêté de Monsieur le Sous-Préfet de l’arrondissement de Libourne en date du cinq courant ayant de nouveau été convoqués par invitation de Monsieur le Président de ladite Commission, en étant réunis dans son domicile.

    Est comparu le Sieur Jean BARTHE militaire retraité par nous désigné d’après notre délibération du dix courant lequel nous a dit que quelques raisons puissantes s’opposent à ce qu’il prenne en mariage la nommée Jeanne DOUBLET, ainsi désignée par notre dite délibération ... en conséquence il soumet à l’approbation Marie MAURESE habitant la commune de Naujan fille légitime de Jean MAURESE et de feu Marie DUPUY habitant la commune de Lugaignac... »

    Il obtiendra satisfaction et on ignore les raisons puissantes qui l’ont fait renoncer à Jeanne Doublet !!

  • Arrondissement de Podensac

    « Castres le 21 avril 1810

    Le juge de paix du canton de Labrède à Monsieur le Préfet du département de la Gironde Baron de l’Empire

    La fille de la commune de Léognan nommée Marie Chrétien qui avait été choisie pour être unie en mariage avec Jacques PELUCHON militaire en retraite dans la même commune avait d’abord paru disposée à profiter de la munificence de sa Majesté ; mais peu touchée de la noble cicatrice de PELUCHON elle lui a préféré un autre jeune homme pour lequel elle avait depuis longtemps de l’inclination ; son refus a obligé la commission de faire un nouveau choix, il a porté sur Marie HOURTIC, fille majeure de la même commune qui captive depuis longtemps par sa bonne conduite et sa candeur, l’estime de ses concitoyens ... »
    Dans la marge, une annotation du préfet

    « Je suis disposé à approuver mais il semble que la commission ait cru que c’était à elle de choisir l’épouse et non au militaire. La commission doit se borner à examiner si le choix du militaire est tel que le couple soit digne du bienfait de S/M mais elle ne doit pas contrarier et forcer les inclinations ».

    Le document étant daté du 24 avril, le mariage n’a pu avoir lieu le 22 !

    Et la noble cicatrice était... « blessé d’un coup de feu dont la balle a porté sur le téton gauche ».

  • Targon

    Le juge de paix écrit le 19 avril au préfet pour signaler que les trois militaires en lice « après avoir été plusieurs jours sans pouvoir trouver de fille qui voulut s’associer à leur destinée, deux ont enfin annoncé qu’ils avaient fait un choix » !

    Toutefois il n’y aura pas de mariage à Targon.


Des délibérations qui ne plaisent pas à tout le monde

  • Gradignan le 10 avril 1810
    Dans la marge :

    « accuse de partialité la commission chargée du choix du militaire à marier le 12 »

    « L’adjoint au maire de Gradignan à Monsieur le Préfet de la Gironde

    La commission du canton de Pessac ... se sont réunis ce jourd’hui chez Monsieur le juge de paix ... trois membres de la commission ne sont point pénétrés des dispositions que renferment le décret rendu par Sa Majesté l’Empereur ils ont donné leur suffrage à un militaire de leur commune qui a fait huit campagnes au préjudice d’un qui en réunit douze. Ce sont Messieurs le maire , le curé de Pessac et le curé de Mérignac... »

    Signé Lacoste adjoint

  • Macau : réclamation pour partialité le 18 avril 1810

    Lettre d’Arnaud FRECHAUD à Monsieur le Préfet de la Gironde Baron de l’Empire :

    « Monsieur le Préfet

    Arnaud Frechaud sous -lieutenant entré en service le 1er ventôse an 8, ayant 10 ans de service avec honneur dont 12 campagnes blessé à la bataille de Wagram où il eut le pied emporté, natif de Macau, a l’honneur de vous exposer

    Que désirant profiter de la munificence de Sa Majesté l’Empereur et Roi, relative aux mariages des militaires qui ont servi avec éloges et retirés du service pour cause de leurs blessures, il s’est présenté chez Mr le juge de paix en présence de Mr le maire de Blanquefort celui d’Eysines et MM les curés de ces paroisses ayant toutes les pièces à l’appui pour être admis

    L’exposant croyant qu’il était en ce choix comme toute autre chose, que le plus méritant devait l’emporter, a vu non sans douleur qu’un militaire de la 13ème légère blessé au bras par un coup de feu pouvant travailler comme il travaille effectivement chez M le maire d’Eysines a eu la préférence et la protection a prévalu...

    L’exposant pensait qu’on aurait égard à un militaire qui a perdu un membre ce qui le met hors d’état de travailler...

    Signé Frechaud »

    Il n’obtiendra pas satisfaction.

    Jean Lacouture qui fit la même requête fut également « débouté ».


Une commission enthousiaste

  • Arrondissement de La Réole

    Procès- verbal de la commission du canton de Pellegrue.

    Le 9 avril 1810.

    Le président de la commission était Jean François BONAC juge de paix du canton de Pellegrue.

    Le maire du chef-lieu de canton était Benjamin Fortuné DESTRAC .

    Le maire de la commune de Saint Ferme était Jean Baptiste DUNOGUES.

    Le curé du chef- lieu de canton était Jean VILLEVIEILHE.

    Le curé de Saint Ferme était Joseph BUTAUD.

     « ... Monsieur Du Nogues a bien voulu accepter d’être secrétaire de la commission La séance ayant été ouverte par M Le président, il a dit

     La commission qui nous est déléguée est grande, elle est auguste puisqu’elle a pour motif d’exécuter la volonté libérale du plus grand et du plus auguste des monarques elle se rapporte à un acte bien cher aux français à l’union conjugale du premier des héros avec une princesse de sang impérial et royal de l’illustre famille de la Lorraine dont les rares vertus et la haute valeur vont décorer le premier trône du monde. Elle sera la félicité de celui que nos vœux maintiendraient éternellement s’il n’était mortel

    Occupons- nous donc aussi dignement que possible à exécuter les intentions de Sa Majesté L’Empereur et Roi par nos choix réfléchis de deux individus capables de sentir et d’apprécier l’engagement qu’ils vont contracter envers la patrie et envers celui qui s’en déclare si noblement le père par des actes d’indulgence et par une munificence qui ne saurait faire de jaloux , puisqu’elle embrasse toue la grande famille.

    A quoi M.M de la commission ont ajouté et le Président avec eux.

    Vive L’Empereur

    Vive L’Impératrice


  • A Saint André de Cubzac

    « Détail de la fête qui a eu lieu à Saint André de Cubzac

    Le vingt et un à sept heures du soir trois coups de canons annoncent la fête du lendemain

    Le 22 à 10 heures du matin le peuple est incité à la fête par trois coups de canon. De ce moment ... (les habitants emplissent la halle)

    A 9 heures la garde nationale en armes se trouve réunie au-devant de la maison commune où toutes les autorités du canton sont déjà assemblées.

    A 9 heures et demie trois autres coups de canon annoncent l’arrivée des époux ... la garde nationale s’ouvre en haie ... et leur présentent les armes

    L’heur de la célébration du mariage ayant été fixée précédemment à 10 heures de concert entre M le maire de Saint André et M le curé de la paroisse ... les époux accompagnés de toutes les autorités du canton vont se rendre à l’église pour recevoir de lui la bénédiction nuptiale. M le curé leur répond que la dispense ne lui était pas encore parvenue, que Monsieur l’Archevêque ne lui avait rien dit à cet égard : pour ce motif il ne pourrait impartir la bénédiction nuptiale...

    A 10 heures trois coups de canons annoncent le départ du cortège ... la gendarmerie les suit ... le cortège entre dans l’église dans le même ordre au son du tambour...

    A midi des tables dressées sous la halle sont couvertes de monde ... le vin qui leur est distribué largement anime progressivement leur teint, leur cœur s’épanouit et leur contentement se manifeste spontanément par les cris répétés de vive l’Empereur vive l’Impératrice...

    A une heure et demie trois coups de canons annoncent que le banquet des époux est servi...

    Trois coups de canons annoncent la fin du banquet et appellent la jeunesse à la danse.

    A onze heures la fête est terminée par trois coups de canon... ».

Le 26 avril le juge de paix du canton accompagne ce compte rendu de la fête en ces termes :
« ... le mariage ... avait été fait ... nous regrettons bien vivement que contre notre attente la cérémonie religieuse n’ait pas été faite à l’époque déterminée par le décret du 25 mars... ».
On ignore ce qu’en ont pensé les époux et si le curé s’est fait « remonter les bretelles ».


Mariage d'amour (ou sept ans de réflexion)

  • Saint André de Cubzac

    « ... Marie CHAILLOU a mérité tous les suffrages de la commissions par les vertus privés qu’elle a pratiquées et principalement par la fidélité qu’elle a gardé au Sieur RICHET avec lequel son union était projetée avant son départ, malgré son absence qui a duré sept ans... ».

  • Bordeaux

    Le maire de Bordeaux écrit au préfet pour lui faire part des délibérations du conseil municipal qui ont désigné les dix militaires. Il demande d’en ajouter un onzième « ... J’ose espérer que vous applaudirez à la munificence particulière de la ville en faveur d’un brave marin ... auquel le conseil municipal a cru devoir assurer les mêmes avantages qui sont réservés aux dix militaires... ».

    On repère donc le marin DELAGE dans le tableau récapitulatif et en regard de son nom la nommée QUANTOURNET. On trouve leur mariage mentionné dans les tables décennales mais à la date du 24 janvier 1810. Ils étaient donc déjà mariés. Une entorse à la loi. Mais dans la marge, le préfet ordonne « d’accuser réception de suite et avec applaudissements ».

Ou mariage de raison

  • A Libourne le sous-préfet adresse une lettre au préfet, et ce dès le 25 avril pour indiquer que les militaires des 9 cantons réclament la dot.

  • Est-ce de la méfiance ? A Belin , avant de se rendre chez le notaire, les époux attendent du préfet « un titre qui leur donnera droit à la dot promise ... car il est nécessaire qu’il en soit fait mention dans leur contrat ! ».

  • A Castelnau « la fille ... désirerait recevoir la récompense que Sa Majesté a daigné lui promettre et vous prie de bien vouloir le lui faire compter... » dès le mois de mai.

En fait, les différents règlements interviendront dans le courant du mois de septembre.

  • Mais à Blaye, le préfet décide le jour même du mariage « d’avancer de ses propres fonds pour faire la dotation promise à l’épouse par sa Majesté. L’époux et l’épouse ont reçu la dite somme avec les transports de la plus vive reconnaissance. »


Le coût de la fête

« ETAT DES FRAIS DE LA FÊTE CELEBREE A CASTELNAU CHEF LIEU DE CANTON LE 22 AVRIL DERNIER

Deux mâts de cocagne garnis

 

36 francs 10

Deux barriques de vin placées sur les deux principales places du bourg  

 

60 francs

Banquet  

 

132 francs 45

Menetriers 

 

12 francs

Poudres et canonnier     

 

  31 francs 20

Total  

Deux cent soixante et onze francs soixante-quinze 

271 francs 75

 

La somme octroyée par le préfet était de 200 Francs. Le budget est donc dépassé par rapport à l’estimation qui avait été faite le 7 avril.

  • Quatre justices de paix de Bordeaux (Bruges 1ère, Cauderan 2ème, Talence 4ème, et Bègles 6ème) feront état d’un déficit de 720 francs.

D’autres communes ont dépensé plus d’argent en distributions de nourriture aux nécessiteux.

  • A Lesparre, dans le prévisionnel de la fête, à la rubrique « bienfaisance et jeux publics : il sera distribué aux pauvres désignés par le duré et par les sœurs de la Charité, un quintal de viande, six quintaux de pain et deux barriques de vin ... »

  • A Belin, on distribuera cinq quintaux de bled.

  • Certains élus paieront leur participation au banquet.


Tableau des mariés girondins du 22 avril 1810.
Cote AD 33 : 3R1

Nom  époux

Prénoms époux

Nom  épouses

Prénoms épouses

Canton/commune

AUBA

François

LACAMPAGNE

Jeanne

Bazas

BAILLET

Guilhaume

CONSTANTIN

Françoise

Talence

BARTHE

Jean

MAURESE (MAUREZE)

Marie

Branne

BERGEY 

Jean dit Monget

MEYNIEU (MAYNIEU)

Françoise

Saint Vivien

BERNOLO (BERNAULEAU)

Jean Joseph

PLUMEAU

Bernardine

Carbon Blanc

BIGOUROUX (VIGOUROUX)

Jean

EYQUEM

Marie

Blanquefort

BRUSTIER

Jean (Morillon)

CAMELEYRE

Jeanne

Belin

CABIREAU

Joseph Antoine

FRAPIER

Jeanne

Bordeaux Ville

CARREAU

Thomas

GAUTIER (GAUTHIER)

Marie

Blaye Canton

CARREAU

Jacques

BERNIARD

Marie

Bourg

CASSAT

Jean

VINCENT

Marie

Guîtres

CASTAGNET

Pierre

LAMBERT

Anne

Bouscat

CAZEAUX

Guilhaume

PATEL

Marie

Cadillac

CHAPELAN

Jean

MOTHES

Marie

Lesparre

CONSTANT

Clément

QUEYRENS

Catherine

La Réole

CRESPIN

Elie

BENETEAU

Jeanne

Libourne Ville

DELAGE

Guilhaume

QUANTOURNET

Pétronille

Bordeaux Ville

DENEY 

Martin

CANTELOUP

Estève

Pessac

DENIGES

Jean

MORIN

Marie

Cauderan

DUPONT

Laurens

RENOU

Jeanne

La Réole

DUSSILLOL

Bertrand

LATRILLE

Catherine

Grignols

ESPAGNE

André

CLAVERIE

Reine

Podensac

EXTREME

Jean Baptiste

TIFFON

Magdelaine

Bordeaux Ville

FIGEROUX

Jean

FAUX

Pétronille

Saint Laurent

GARCEAU

Raymond

LEGLIZE (LEGLISE)

Michèle

Pujols

GOUDINEAU 

Pierre

FAURE

Jeanne

Pauillac

GROSSARD

Jean

BRIE

Elisabeth

Pessac

HOSTEIN (HOSTAIN)

Pierre

CREON

Marie

Castelnau

HEULLET

Jean

GIRODOT

Magdelaine

Saint Ciers Lalande

JACQUET

Martial

BOURRICAUD

Jeanne

Pellegrue

LABAT

Jean

LESTONNAT

Marie Martine

Bordeaux Ville

LACLAVETINE

Jean

GUERIN

Marie

La Réole

LACOSTE

Jean

DUBUCH

Pétronille

Libourne Ville

LAFFITTE

Pierre

DUMEC

Thérèze

Saint Macaire

LAFAYE (LAFFAYE)

Jean

CAILLER

Marie

Lussac

LAMBERT

Etienne

LAPRADE

Philippe

Castillon

LARTIGUE

Jean Raymond

COURBIN

Marie

Saint Symphorien

LANUS

Bernard

MENGEOT

Catherine

Bordeaux Ville

LESTRADE

Alexis

SERE

Marie

Auros

MATIGNON

Pierre

BOUILLAC

Jeanne

Sainte Foy

MENUE

Pierre

COUILLARDEAU

Margueritte

Audenge

PELUCHON

Jacques

HOURTIC

Marguerite

La Brède

PIRON

Bernard

DENIS

Marguerite

Bordeaux Ville

PLANTIN 

Jean

PACQUIER (PAQUIER)

Marie

Saint Savin

RANGEARD

Jean

ANGLADE

Marie

La Teste

REY

Martin

GOYEAU

Françoise

Bordeaux Ville

REPOS

Marc (Jean)

GRIGNET

Marie

Sauveterre

RICHET

Pierre

CHAILLOU

Marie

Saint André

RIVIERE

Alexis

ADAM

Jeanne

Fronsac

ROBIN

Jean

CRAMON (CRAMOND)

Marie

Coutras

SAINCRIT

Pierre

DUSSERRE

Pétronille

Bordeaux Ville

SEBEL

Joseph Gérome

RIBAUT

Anne

Bègles

SUDRET

André

CARREYRE

Marie

Portets

THIBODEAU

Bertrand

DURAND

Marguerite

Bordeaux Ville

TINTURIER

André

MASSON

Jeanne

Monségur

TIRAGOT

Jean

GONDICHEAU (GOUDICHEAU)

Marguerite

Libourne Canton

VINSOTTE

Bernard

ROLLET

Jeanne

Bordeaux Ville

VIGNEAU

Etienne

REYNAUD

Marguerite

Créon

VINCENT

Jean Jacques

MAINGUET

Jeanne

Blaye Ville

ZUCHI

Jacques

MONTEAU

Marie

Bordeaux Ville

Tableau des militaires de Gironde non choisis

Nom  époux

Prénom époux

Nom  épouses

Prénom épouses

Canton/commune

BOISSET

Jean

LABRECHE

Jeanne

Targon

BOUDEY

 

 

 

Villandraut

BRUN

Pierre

 

 

La Teste

CAUMON

Jean

 

 

Pellegrue

DAUBARON

Pierre

COURBIN

Marie

Saint Symphorien

FERRAUD

 

 

 

Bazas

FOUCAUD

 

 

 

Bazas

FRECHAUD

Arnaud

 

 

Castelnau

JAUGON (JAUGEON)

Jean

GRUGNET

Marie

Branne

LACOSTE

 

 

 

Bazas

LACOUTURE

Etienne

GUILHEM

Anne

Bordeaux

MAURAS

Jean

 

 

Blaye VIlle

MORGUENEL

Pierre

 

 

La Brède

NORMAN

Etienne

 

 

Guitres

SARPOULIN

 

 

 

Bazas

SUDEREAU (*)

Jean

COUTHURES (*)

Marie

Langon

TANDONNET

 

 

 

Courpiac

 

(*) Se sont désistés la veille du mariage et Marie COUTHURES épousera le sieur BOUDEY à Uzeste le 30 décembre de la même année.


(05/2013)