Par M.Lambert.
Bordeaux et ses campagnes ont souffert de manques d’approvisionnement. Un témoignage, le certificat rédigé par un officier de santé.
Je soussigné officier de santé de la commune de Bordeaux certifie qu'and vertu de linvitation qui ma été faite par l'agent national près le district de Bordeaux, m'estre transporté dans la commune de Bonnetan afin dy constater la nature de la maladie dont certains habitant sont atteints, assisté de l'agent national de laditte commune, jai visité les malades; & je me suis convaincu de leur état pour le simptomes qui caracterisent cette maladie; j'ai observé que leur maladie netait pas epidemique puisquelle n'est pas susceptible de contagion; mais quelle provient de la grande quantité d'erbes que ces habitants ont mangé, qui par leur nature aqueuse & peu nourrissante,& et ne pouvant pas dailleur les animaliser par quelques peu de graisse ou de viande, les ont jetté dans une grande faiblesse, de manière que les solides ayant tombé dans latonie, l'engorgement des pied et des jambes a eu lieu, ainsi que lidropisie générale ches quelques uns; avec rupture de lepiderme qui recouvre la surface externe des pieds & des jambes suite indispensable de la distention trop considerable de cette membrane; j'estime donc qu'il sera facile darreter le cours de cette maladie en donnant à ces malades les remedes que je leur ai prescrit, & en leur donnant une nourriture plus succulante puisqu'il ce trouvent dejà beaucoup mieux depuis que la nourriture leur est venue un peu meilleure et plus à bondante Fait à bonnetan le 27 messidor 2ème année Républicaine [Signé] Sorbet ADG 4 L 63 |
C’était le 15 juillet 1794. Les troubles observés relèvent certainement de carences alimentaires. Le terme « erbes » doit être compris comme légumes (choux, raves, etc.). Des commentaires médicaux seraient les bienvenus.
Les lacunes des registres d’état-civil de la commune de Bonnetan n’ont pas permis d’observer des variations de mortalité à cette période.
Des recherches complémentaires permettaient peut-être de vérifier si les dires d’un certain Lagrêle employé au fourrage à Bordeaux avaient quelque fondement .
C’était le 7 mai 1793, ce citoyen écrivait aux citoyens Terson à Castres : « Toujours misérable pour la vie ; il y a un quart des citoyens et citoyennes du district de Cadillac qui sont morts de faim et les deux autres quarts auront de la peine à se sauver. Fais bien attention qu’il y a de ces malheureux qui n’ont pas mangé une bouchée de pain de quarante jours. Voila la situation triste. » (Inventaire sommaire des archives municipales, T IV, p.133)
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(09/2014)