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Par M.Lambert.

 

Une idée originale : faire travailler des blessés en rééducation chez des agriculteurs.

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Le domaine de la Solitude, propriété d’une commuté religieuse, avait été réquisitionné en 1914. Avec ses 100 lits c’était une annexe de l’hôpital N° 4 de Grand Lebrun. à Caudéran. Destinée aux blessés n’ayant plus besoin de soins chirurgicaux, tout avait été prévu pour que les malades puissent se rétablir. Etaient mises à leur disposition toutes les ressources des diverses branches de physiothérapie : massages – pratique d’appareils de mécanothérapie, solarium, marche.

« Mais on ne s’en borna pas là. La direction technique essaya du travail manuel, du travail de la terre, du piochage, du bêchage, des transports à la brouette dans les terres de la propriété….L’expérience démontra l’efficacité supérieure des résultats thérapeutiques du traitement ».

90% des blessés étaient d’origine agricole. D’où l’idée de proposer à des agriculteurs de prendre des blessés pour travailler sur leurs terres.
Un règlement a été établi. Un contrat liait les parties. Rien ne semblait avoir été laissé au hasard. Un salaire était prévu.

Plus de 90% des blessés traités par le travail agricole continu ont été récupérés pour le service militaire.
28 000 journées ont été fournies aux agriculteurs de La Brède
.

Y a-t-il trace de leur passage ?

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En savoir plus :

On peut lire le livret rédigé par Marcel Vayssière, conseiller cantonal, maire de Martillac et administrateur avec sa femme de l’hôpital de la Solitude. Une préface du professeur Bergonié précise la qualité de leur collaboration.

Gallica : Le travail agricole des blessés à l’hôpital de Martillac

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Marcel Vayssière et le Professeur Bergonié : les deux hommes se connaissaient bien. Ils avaient à peu près le même âge (56 et 57 ans) tous deux du Lot-et-Garonne, tous deux concernés par ce canton de la Brède. L’un s’était fait une place comme avocat et conseiller général (il finira sénateur) et l’autre, médecin militaire, d’un caractère entreprenant, avait multiplié recherches et expériences. Il peut être considéré comme un des pères fondateurs de la lutte contre le cancer. La guerre de 14 fut pour lui une opportunité pour mettre en pratique des thérapeutiques nouvelles. Les blessés agriculteurs se situent dans ce contexte.

Marcel Vayssière

En savoir plus on peut consulter sur Gallica : Jean-Alban Bergonié (1857-1925) – Médecin militaire.

http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx1993x027x002/HSMx1993x027x002x0149.pdf

Jean Alban Bergonié

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On trouvera dans l’ouvrage relatif à l’hôpital de Martillac la liste des agriculteurs qui ont participé à cette « thérapie ».

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Quelques propriétaires ayant bénéficié du travail des blessés.


(02/2015)