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On connaît l’histoire des jeunes filles placées dans un couvent contre leur gré. Les jeunes gens pouvaient-ils subir le même sort ? Un document aux Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques évoque les contraintes d’un jeune bordelais.

Par Marcel Douyrou.

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Jean Pierre Chastanet est baptisé le 1/10/1722 à Bordeaux ( GG 77 Saint André), fils cadet de Guillaume Chastanet, marchand graisseux à Bordeaux et de Jeanne Dartigolle. Il a eu pour parrain son frère aîné Jean.

Il fait de bonnes études chez les Jésuites jusqu'à la rhétorique. A l'âge de 16 ans il est conduit par son père au Noviciat des RR.PP Carmes de Bordeaux. A peine entré dans le couvent, il ne se sent pas appelé par l'état de religieux, il en parle à « son père qui ne l'écoute pas, le menace de son indignation et du traitement le plus cruel. »
A la veille de sa profession de foi le 22 décembre 1738 « il fait les plus vives et les plus respectueuses représentations à son père » qui persiste et « menace son fils de lui casser la tête s'il quitte son état de religieux ».

En 1739 étudiant en théologie, il est transféré au couvent des Carmes de Bayonne, écrit au Père Provincial et lui fait part « de tout ce qu'il fait pour surmonter la répugnance qu'il a pour l'état de religieux ».
Il lui faut en encore attendre quelques années. Son père est inhumé en 1742 dans l'église Saint- Pierre de Bordeaux. Le 7 novembre 1743, il se rend chez Me Piquessary notaire à Bayonne pour une déclaration de protestation et réclamer par la suite en Cour de Rome, l'annulation de ses vœux.

Quel fut son destin après une jeunesse passée chez les jésuites et les Carmes où il avait reçu une solide instruction lorsque arriva enfin le réponse de Rome... ? Est-il revenu à Bordeaux pour épouser la fille d'un négociant ... ?

Ce document est conservé sous la cote 3 E 3284 AD.PA.
« Acte de protestation pour le frère Chastanet, profès Carme »


(01/2014)