Par M. Lambert Certains actes relevant des « conseils de famille » ont leur place dans la série U (Justice de paix). Cette instance pouvait intervenir pour la nomination d’un tuteur pour les mineurs orphelins. Un exemple, parmi d’autres, celui des frères Junca, orphelins domiciliés à Saint-Selve. C’est la Justice de paix du canton de la Brède qui est intervenue pour cette affaire. ADG 4 U 25/121 |
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A Saint Selve en 1840 : Jean et Pierre Junca, âgés de 14 ans et 13 ans sont orphelins. Leur mère, elle était décédée quelques années auparavant après la naissance d’un troisième enfant qui ne lui avait pas survécu. Puis ce fut au tour du père, modeste sabotier, qui élevait les deux garçons de quitter ce monde.
Qui allait prendre en charge ces deux orphelins, sans fortune ?
Un orphelinat ? Ce n’était pas envisageable. Pour les petites filles sans famille ou en danger avaient été créées des institutions qui se préoccupaient de les élever dans une ambiance très religieuse. Il n’en était pas de même pour les garçons, sauf à les confier à la Manufacture, l’Hospice des Enfants abandonnés qui recevait les orphelins. On tentait alors de les placer à Bordeaux ou dans les campagnes.
Leur parent le plus proche : c’était leur grand père maternel. Une enquête familiale de nos jours, mettrait en évidence les difficultés de cet homme pour exercer cette mission. Il n’était plus tout jeune, 60 ans. Pendant 30 ans, au lieu-dit de Lacanau à Saint-Selve, il avait façonné des sabots. Ce n’est que depuis quelques années qu’il habitait Villenave d’Ornon, avec une famille encore nombreuse. Veuf de la grand-mère maternelle des deux orphelins, il s’était remarié avec une veuve chargée d’enfants qui lui avait donné, sur le tard, deux garçons et une fille. A juste titre il s’estime « gêné ».
Un oncle par alliance, Antoine Olié, 46 ans, menuisier de son état, habitait Bordeaux (rue Porte-Dijeaux). Il s’intéressait au sort de ces deux enfants. Un autre parent Arnaud Béziat de Saint – Morillon était dans le même esprit.
C’était Antoine Olié qui semble avoir pris l’initiative de la convocation d’un Conseil de famille. Ce qui avait impliqué pour Jean Darriet grand – père et tuteur légal une invitation officielle à comparaître.
Les représentants des familles paternelle et maternelle (parents ou amis) étaient réunis sous la présidence du Juge de paix du canton de la Brède, Bernard Salvané, 71 ans, au domicile de ce dernier à Cadaujac. En nombre égal (trois, c’est le minimum) pour chaque branche (paternelle et maternelle). On peut noter l’absence de femmes ; elles seront pourtant concernées.
On s’était préoccupé des intérêts des mineurs. Aussi les participants avaient-ils « mûrement réfléchi ». Ils avaient été convaincus des arguments du grand père qui demandait à être dispensé de la tutelle. Etait-ce vraiment son désir ou lui a-t-on un peu forcé la main ? On ne sait.
Le Sieur Olié (côté paternel) a été nommé tuteur, le sieur Béziat (côté maternel) subrogé tuteur.
Quelques années plus tard : à 20 ans les deux jeunes garçons avaient un état à Bordeaux : l’un et l’autre étaient menuisiers. Ils savaient lire et écrire. L’aîné Jean, s’est marié en 1857. Les enfants du grand-père, ex-tuteur, étaient portés « journaliers ». Ils ne signaient pas ou très mal.
Sources complémentaires
- Archives départementales : recensements militaires – état civil.
- Archives municipales de Bordeaux : recensements – état civil.
- Archives municipales de Villenave d’Ornon, Cadaujac, Saint-Selve.
Transcription du texte
30 mars 1840
Aujourd'hui trente mars mil huit cent quarante par devant nous Bernard Salvani aîné, juge de paix du canton de La Brède, arrondissement de Bordeaux, département de la Gironde, assisté du Sr Bernard Denlaux, notre greffier
Est comparu
Le sieur Antoine Olié demeurant à Bordeaux rue Porte Dijeaux, N° 74 agissant en sa qualité d'oncle de Jean et Pierre Junca, enfants mineurs issus du mariage de feux Jean Junca et Marie Darriet conjoints, les dits mineurs âgés l'un de quatorze ans et le plus jeune de treize ans.
Lequel a dit que le décès de Jean Junca, leur père, sabotier quand vivant demeurant à Saint Selve est arrivé il y a environ un mois et demi et que leur mère était prédécédée, les dits mineurs sont pourvus d'un tuteur légal leur grand père maternel mais que l'état de gêne du sieur Jean Darriet, grand père et tuteur des dits mineurs ne lui permet pas de conserver la susdite tutelle, que d'ailleurs la fortune des mineurs étant très modique ils auront besoin d'être secourus par les parents qui sont des oncles qui sont très disposés à leur être favorables puisqu'ils ont déjà proposé d'en prendre chacun un, de les élever, de leur faire apprendre un état et enfin d'en avoir le plus grand soin.
En conséquence, il a convoqué le conseil de famille des dits mineurs sur notre autorisation verbale pour ce jour d'hui devant nous, il nous invite à nous réunir à eux, de les constituer en conseil de famille, de le présider et de délibérer au sujet de la demande qu'il se propose de former tendante à pourvoir les dits mineurs sus nommés d'un tuteur datif et même d'un subrogé tuteur et ce du consentement dudit Jean Darriet, leur grand père et tuteur légal lequel il a sommé à comparaître aujourd'hui par exploit du ministère du sieur Dupin aîné huissier de notre justice de paix en date du vingt sept de ce mois, enregistré à Castres le lendemain de sa date par monsieur Durrieu qui a reçu un franc dix centimes pour qu'il soit par lui formé la demande audit conseil de famille de vouloir le dispenser de la susdite tutelle à cause de sa position et de son âge et même dans l'intérêt des dits mineurs et ensuite pourvoir à son remplacement par la même délibération.
Dans l'instant est ainsi comparu le sieur Jean Darriet, demeurant à Villenave d'Ornon lequel a dit qu'il se présente au désir de la sommation, quelle a été donnée à la requête du sieur Ollié lequel a déclaré qu'en effet son état de gêne actuel et son âge ne lui permettent pas de gérer et administrer la susdite tutelle qui lui est déférée par la loi, à raison de quoi il demande au conseil de vouloir bien prendre en considération son exposé de le dispenser de la susdite tutelle et de pourvoir les dits mineurs d'un tuteur datif et même d'un subrogé tuteur en conformité avec l'article 420 du Code Civil et attendu que les membres qui doivent composer le dit conseil sont ici présents il nous invite à délibérer de sa demande.
Dans l'instant sont comparus
1° Le Sr Pierre Duret, âgé de cinquante ans, laboureur demeurant à Saint Selve,
2° Dominique Lagueyte, âgé de trente six ans, tonnelier demeurant à Bordeaux, rue Saint Joseph St Seurin N° 27,
3° et le requérant lui-même, tous les trois oncles paternels par alliance aux dits mineurs sus nommés.
4° M. André Demons, âgé de quarante ans, propriétaire demeurant dans la commune de Saint Selve pris à défaut de parent du côté maternel, à la distance de deux myriamètres, comme voisin et ami de la famille des mineurs.
5° Arnaud Janvier Bésiat, âgé de trente ans, cousin au sixième degré du côté maternel aux dits mineur
6° Jean Darriet sus nommé et qualifié et domicilié.
Les trois premiers forment les parents de la ligne paternelle et les trois derniers ceux de la ligne maternelle, lesquels nous ayant certifiés qu'ils sont seuls aptes d'après leur degré de parenté à former le conseil, nous les avons légalement constitués en assemblée de famille sous notre présidence.
Le conseil ainsi formé après avoir mûrement réfléchi, aux intérêts des dits mineurs et après s'être convaincus de l'état de gêne du sr Jean Darriet, l'un des membres, et après avoir reconnu qu'il importe aux dits mineurs de leur donner un tuteur datif en remplacement de leur tuteur légal et après avoir murement réfléchi aux intérêts des dits mineurs déclare à l'unanimité qu'il est d'avis d'accepter comme de fait il accepte la démission du Sr Jean Darriet tuteur légal de Jean et Pierre Junca mineurs et le dispense de la dite tutelle.
En conséquence, il déclare nommer pour tuteur aux dits mineurs sus nommés le sr Antoine Olié, leur oncle, l'un des délibérants, lequel a déclaré accepter cette mission et a fait le serment devant nous d'en remplir fidèlement les fonctions. Ce fait le dit Sr Olié tuteur ne pouvant coopérer à la nomination d'un subrogé tuteur, s'est retiré du lieu de l'assemblée, nous restés au nombre de six et à raison de ce en nombre compétent pour délibérer. Avons choisi pour subrogé tuteur aux dits mineurs la personne de Sr Arnaud Janvier Besiat, leur cousin du côté maternel, et ce, à l'unanimité, lequel, ici présent a déclaré accepter la mission qui lui a été conférée par le conseil de famille et a fait serment devant nous de la remplir avec fidélité.
Le tuteur rentré dans l'assemblée, nous avons ensuite proclamé le Sr Antoine Olié tuteur et administrateur des personnes et des biens de Jean et Pierre Junca mineurs et le Sr Arnaud Janvier Bésiat subrogé tuteur,
De tout quoi avons donné acte et dressé le présent procès-verbal à telles fins que de raison.
Fait en conseil de famille dans notre demeure à Cadaujac les jour mois et an que dessus. Les comparants ont signé avec nous et notre greffier après lecture faite à l'exception du sieur Pierre Duret et Jean Darriet qui ont déclaré ne savoir de ce par nous interpellés.
Olié Beziat Demons Lagueyte
Le Juge de paix Denlaux
ADG33 4 U 25/121
(09/2013)
1912 – le droit de vote pour les femmes ?
Par Girondine 1 M 567 : Une cote qui, aux Archives départementales, présente divers documents relatifs au féminisme au début du XXème siècle : quelques feuillets qui peuvent décevoir celui ou celle qui croirait tout apprendre en ce lieu sur la conquête du droit de vote pour les femmes. Il a cependant semblé judicieux de présenter un des documents : le compte-rendu d’une conférence tenue en 1912 à Bordeaux. Il s’agit d’un des rapports rédigés par un délégué du commissariat. Rapports qui, envoyés à la Préfecture, avaient pour objet l’information sur le déroulement des conférences. Une partie du document étaient pré-imprimé : lieu de la manifestation – horaires - nombre et qualité des personnes présentes.- délits ou incidents éventuels. Les rédacteurs rédigeaient ensuite un compte-rendu de ce qui a été dit, commenté et éventuellement discuté. |
La conférence qui s’est tenue le 13 janvier à l’Athénée rassemblait 400 personnes, surtout des « Dames et Demoiselles ». Elle était présidée par Théodore Ruyssen (1868 – 1967) http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odore_Ruyssen
Celui-ci après avoir expliqué les raisons de cette réunion et mentionné l’action du Comité Girondin de la ligue a laissé la parole au conférencier.
Il s’agissait de Jean de Breuil de Saint Germain qui, très actif, avait fondé en 1911 avec Ferdinand Buisson la Ligue des Elections pour le suffrage des femmes.
Son exposé présentait les objections des adversaires du suffrage des femmes puis les arguments qui réfutaient les raisons avancées. Sur ce dernier point, on peut regretter le manque de précision du rédacteur du rapport. Une conférence qui a suscité, « par des bravos répétés », l’enthousiasme de l’assistance.
Ci-dessous le texte intégral du rapport.
Rapport adressé au Préfet de la GirondeBordeaux le 13 janvier 1912 Commissariat de policeConférences publiques 19 janvier 1912 Commencée à 8 heures 45 Terminée à 10 heures Salle de l'Athénée rue des Trois Conils Réunion annoncée par la presse |
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Sujet de la Réunion : La misère sociale des femmes et le suffrage
Nombre de personnes présentes : 400
Composition ou physionomie : 300 Dames ou Demoiselles et 100 hommes appartenant à toutes les classes.
Président : M. Ruyssen, professeur à la Faculté des Lettres.
Nombre de personnes qui ont pris la parole et par ordre:
M. Ruyssen ; M. de Breuil de Saint Germain.
M. Ruyssen, professeur à la Faculté de Lettres de Bordeaux qui a la présidence de cette conférence, expose que c'est le comité Girondin de la Ligue pour le suffrage des femmes qui a provoqué cette réunion faisant suite à celle de l'année dernière pour laquelle M. de Breuil de Saint Germain avait bien voulu prêter son concours. Depuis lors, la ligue a fait des progrès, l'idée a marché à pas de géant.
C'est ainsi que le conseil municipal de Lyon s'est prononcé tout récemment, à l'unanimité, moins deux voix, en faveur du suffrage des femmes. Il y a un an, 180 députés français seulement étaient partisans de cette grande réforme; aujourd'hui, il y a 243 représentants favorables à ce projet. En Suède, en Norvège, en Angleterre, l'idée fait des progrès considérables et le Cabinet Libéral anglais, autrefois si hostile, vient de se prononcer en sa faveur. Le même travail se fait en Amérique, notamment en Californie où sur 85 000 femmes inscrites, 82 000 ont pris part à un vote
C'est pour cela qu'encouragé de si belle façon, le Comité Girondin a provoqué cette nouvelle conférence.
M. Ruyssen présente le conférencier au public et lui donne la parole.
M. du Breuil de Saint -Germain commence par déclarer que le comité comprend tous les partis. Il expose ensuite que les principales objections présentées par les adversaires du suffrage des femmes sont de deux sortes :
1° Objections de droit ou de théorie
2° Objections de fait ou tendancieuses
1° Les objections de droit sont les suivantes :
La femme n'est pas capable de voter parce qu'elle n’est pas aussi intelligente que l'homme ; parce qu'elle n'est pas instruite ; parce que son sens moral laisse à désirer et aussi à cause de sa nature nerveuse et sentimentale.
Ces objections sont très habilement réfutées par le conférencier dont le langage élevé, éloquent et poétique a été chaudement applaudi par l'assemblée à plusieurs reprises.
2° Les objections de fait ou tendancieuses présentées contre le suffrage des femmes sont basées sur ce que :
a) la femme ne fait pas son service militaire;
b) le droit de vote détruirait le sentiment chevaleresque dont nous entourons actuellement la femme.
M. du Breuil Saint Germain répond à ces critiques en traitant d'une façon très élevée les points relatifs à l'alcoolisme, à la prostitution et à la criminalité. Son argumentation serrée, sa parole vibrante, notamment à propos de la maternité, lui ont valu les bravos répétés de l'assistance. Il a terminé par ces mots : Français, Françaises, unissons-nous pour augmenter la force et la sagesse du pays par la paix et la réconciliation nationales.
La conférence a été terminée à 10 heures, sans incident, après quelques paroles de remerciements adressés au conférencier par M. Ruyssen, au nom de l'assemblée.
Le commissaire aux délégations municipales
Signé : Auzeau
(09/2013)
Par Girondine
Lorsque pour une raison ou une autre, il n’était pas possible de produire un acte de naissance, notamment lorsqu’il y avait projet de mariage, le juge de paix avait la possibilité d’établir un certificat de notoriété.
Le code Napoléon précisait les conditions à remplir pour valider l’acte.
L’acte de notoriété concernant Marie Viandon du canton de Targon peut servir d’exemple.
La scène s’est passée dans les locaux de la Justice de paix de Targon. Le Juge et le greffier ont entendu les sept personnes aptes à témoigner comme la loi l’y oblige. Les uns et les autres étaient appelés à donner des indications qui devaient permettre de donner une date de naissance pour Marie Viandon, âgée de 19 ans.
Les faits : On peut supposer qu’il y avait projet de mariage pour Marie, ce qui impliquait la nécessité de produire un acte de naissance. Elle serait née à Cessac, dans le village de Redon, il y a 19 ans. Or, que ce soit dans les registres de la mairie ou au greffe, il n’avait pas été possible de retrouver trace de cet évènement. Une requête en vue d’établir un acte de notoriété avait été signée par Jean Moussillac, le deuxième mari de sa mère, illettrée.
Les personnes susceptibles d’apporter leur témoignage avaient été jointes et s’étaient déplacées à Targon. La loi en précisait le nombre : il en fallait sept. Qui étaient-elles ? La mère, deux hommes proches parents et quatre femmes, toutes plus ou moins voisines du hameau, Redon, où la mère avait accouché. C’était il y a presque vingt ans. Depuis lors cette dernière avait quitté le pays et s’était établie à Bellebat avec son second mari. Appel aux souvenirs. Chacune ou chacun avait ses repères (des naissances à cette époque pour certaines, un temps chaud pour un autre), des incertitudes.
Note : l’état civil de Bellebat mentionne le décès de Marie Viandon le 12 septembre 1858. Elle avait 23 ans. |
N° 50
L'an mil huit cent cinquante cinq et le quatre du mois d'avril, devant moi Jean Jacques Murphy, juge de paix du canton de Targon, assisté de Pierre Tirand, notre commis greffier
ont comparu
Marguerite Mailhau, sans profession, veuve en premières noces de sieur Jean Viandon, épouse en secondes noces de Jean Moussillac, propriétaire avec lequel elle demeure dans la commune de Bellebat et le dit Moussillac, agissant par l'autorisation de son épouse,
Lesquels ont dit que du premier mariage de Marguerite Mailhau avec Jean Viandon est née une fille nommée Marie Viandon maintenant âgée de dix neuf ans.
Que la naissance de cette fille ne se trouve pas constatée sur les registres de l'état de la commune de Cessac bien qu'elle y soit née, que cela résulte des recherches qui en ont été régulièrement soit sur les registres déposés à la mairie de Cessac soit sur les doubles déposés au greffe du tribunal civil de La Réole; qu'en conséquence pour tenir lieu de cet acte de naissance et réparer l'omission qui a eu lieu sur les registres ils ont fait réunir aujourd'hui devant vous en vertu de l'article 71 du code Napoléon sept témoins pour faire constater l'époque de la naissance de la dite Marie Viandon. Le sieur Moussillac a signé la présente requête, non son épouse qui a déclaré ne savoir, le tout après lecture.
Montillac
Sont en effet devant nous comparans :
1° la dite Marguerite Mailhau, exposante laquelle a déclaré que Marie Viandon, sa fille la plus jeune est née à Cessac au village de Redon le vingt huit juillet mil huit cent trente cinq. Le parrain fut Jean Mailhau de la commune de Targon et la marraine Marie Aubert, sa tante. Elle a été baptisée à Jugazan le 30 juillet mil huit cent trente cinq. La déposante a produit une note écrite par Jean Viandon, son premier mari, laquelle note constate la même date et les mêmes faits et la déposante déclaré ne savoir signer.
2° Le sr Jean Mailhau, propriétaire cultivateur demeurant dans la commune de Bellebat lequel déclare qu'il ne peut parfaitement préciser l'année de la naissance de Marie Viandon. Il sait seulement qu'elle a été baptisée à Jugazan et qu'il faisait fort chaud quand il s'y rendit; le déposant déclare qu'il est oncle et parrain de Marie Viandon et a déclaré ne savoir signer.
3° le sr Jean Giraud, cultivateur, demeurant à Cessac, cousin de Marie Viandon, lequel déclare: je suis sur que Marie Viandon est née en mil huit cent trente cinq. Je ne peux pas précisément indiquer le mois et le jour; mais comme j'ai eu un enfant dans cette même année nous établissions sa différence qui existait entre l'âge de Marie Viandon et celui de notre enfant. et a signé
Giraud
4° Elisabeth Vigneau, veuve Domuzac, sans profession, demeurant à Cessac, village de Redon qui a déclaré : j'étais très proche voisine de Marguerite Mailheau. Je me rappelle parfaitement qu'elle accoucha le vingt huit juillet mil huit cent trente cinq de sa fille la plus jeune, Marie Viandon et ce témoin a déclaré ne savoir signer,
5° Marie Thomas, femme de Jean Hautefage, sans profession, demeurant à Cessac qui a déclaré être proche voisine de la maison où demeurait Marguerite Mailhau, femme Viandon. Elle se rappelle très bien que la mineure Marie Viandon est née le vingt huit juillet mil huit cent trente cinq. La déposante a déclaré ne savoir signer.
6° Marie Hautefaye, femme Latribeau, sans profession, demeurant à Cessac. Elle déclare qu'elle se rappelle parfaitement que Marie Viandon est née dans le mois de juillet, mais elle ne peut préciser le quantième ni l'année. La déposante a déclaré ne savoir signer.
7° Jeanne Coubillon, âgée de cinquante six ans, sans profession, épouse de Pierre Garine, propriétaire à Cessac. Interrogée par nous pour savoir si elle est mémorative de l'époque à laquelle est née Marie Viandon, la mineure, elle nous dit qu'elle est très mémorative de l'époque de cette naissance qui a eu lieu le vingt huit juillet mil huit cent trente cinq, qu'elle est elle même accouchée d'une fille le vingt quatre août de la même année et c'est ce qui lui rappelle des souvenirs et a déclaré ne savoir signer.
Nous avons interrogé la femme Marguerite Mailhau pour savoir quelles étaient les causes qui avaient pu empêcher le maire de Cessac d'enregistrer la naissance de Marie Viandon sur les actes de l'état civil. Elle nous a déclaré l'ignorer mais elle affirme que déclaration de cette naissance a été régulièrement faite par son premier mari Jean Viandon et la femme Elisabeth Vigneau, veuve Domuzac. Quatre témoins de l'enquête affirment que Viandon passa chez elle alors qu'il allait faire cette déclaration.
Les sept témoins prescrits par l'article 71 du code Napoléon ayant terminé leurs déclarations attendu que la majorité de ces déclarations rapporte la date de naissance de Marie Viandon le vingt trois juillet mil huit cent trente cinq
nous juge de paix du canton de Targon, fixons la date de cette naissance à cette époque, déclarons que l'acte de notoriété de ce jour lui tiendra lieu alors et quand besoin sera de son acte de naissance omis sur le registre de l'état civil de la commune de Cessac.
Fait à Targon le jour, mois et an que dessus et avons signé avec le greffier
Giraud Murphy
ADG 4U 46/13
(06/2013)
Par M. Lambert On peut s’étonner de trouver dans les actes de mariage du 19 ème siècle la mention du consentement des parents, même lorsque les mariés ont atteint leur majorité. De même, toujours dans le même type d’actes l’évocation parfois, de « sommations respectueuses » ou d’« actes respectueux ». Tout ceci relève des dispositions de la loi de 1804 relative au mariage. A titre d’exemple seront évoquées les démarches qui ont été nécessaires à deux couples de jeunes gens pour qu’ils puissent convoler : en 1816, nous irons à Saint Macaire; les parents de la future ne voulaient pas donner leur consentement. Plus tard en 1848, c’est à Bordeaux qu’un tailleur, originaire du Gers doit solliciter des parents très réticents à l’union projetée. |
Rappel de la loi :
La loi du 21 mars 1804 précise l’âge de la majorité matrimoniale : 25 ans pour les garçons et 21 ans pour les filles. Cet âge diffère de la majorité civile fixée pour l’un et l’autre sexe à 21 ans.
Ce qui signifie que jusqu’à 25 ans pour les garçons et 21 ans pour les filles, l’autorisation des parents s’imposait.
Au-delà de 25 ans et jusqu’à 30 ans pour les garçons et au delà de 21 ans jusqu’à 25 ans pour les filles, les futurs pouvaient se marier sans autorisation mais étaient tenus par la loi de demander conseil à leurs parents.
En cas de désaccord, le futur époux ou la future épouse était tenue d’adresser par trois fois à ses ascendants une
« sommation » par notaire qui devait être rédigée en termes « respectueux ». Si l’ascendant persistait dans son opposition, son refus n’empêchait pas le mariage. Il entraînait cependant un retard (un mois entre chaque acte) qui dans l’esprit du législateur devait éviter les décisions hâtives.
A partir de 1896, une seule sommation était nécessaire.
En 1922, cette disposition n’a été valable que jusqu’à 25 ans avant sa disparition définitive en 1933.
Saint Macaire - 1816 Dans le quartier du Carreyrot de la petite ville de Saint Macaire, plusieurs tonneliers exerçaient leur métier. Parmi eux, le sieur Mothes, tonnelier et marchand. Sa fille aînée, Marie, 24 ans avait le projet d’épouser Pierre, 31ans, fils d’un autre tonnelier, Thomas Sieuzac. Il est probable que les deux jeunes gens, voisins, se connaissaient depuis toujours. Or le père de Marie refusait cette union pour une raison qui n’a pas été précisée. Son consentement était indispensable puisque Marie n’avait pas 25 ans. Aussi, s’est-elle déplacée chez le notaire, maître Ferbos qui a rédigé un premier acte le 22 septembre 1816. Elle y exprimait son intention de s’unir en mariage à Pierre Sieuzac « qui lui convient sous tous les rapports »; elle a longtemps sollicité de son père le consentement nécessaire; quoique ledit Sieuzac « soit un parti très convenable et sortable » son père s’est refusé à donner son accord. « Bien convaincue que ledit Sieuzac peut faire le bonheur qu’elle doit chercher dans le lien du mariage [elle] se voit forcée avec regret de recourir aux formes indiquées par la loi pour obtenir le vœu de son père ». |
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Trois jours plus tard, soit le 25 septembre, maître Ferbos s’est déplacé, pas bien loin, au quartier Carreyrot, avec deux témoins, toujours des tonneliers, au domicile de Pierre Mothes et de son épouse. Il a été donné lecture de l’acte, et « quoique, écrit le notaire, nous ayons fait plusieurs observations que nous avons jugé convenables, il nous a été répondu par ledit Mothes père, qu’il avait besoin de réfléchir à la chose, qu’il avait des motifs à lui connus et que pour le moment il persistait dans son refus ». Un deuxième puis un troisième acte ont été rédigés les 27 octobre et 1er décembre dans les mêmes termes que le premier. Ils ont été présentés, toujours par maître Ferbos au domicile de la famille Mothes le 29 octobre où la même réponse à été formulée. Il y a eu une variante pour le 1er décembre. En l’absence de son mari c’est sa femme qui a répondu « elle avait des motifs pour s’opposer au mariage, qu’elle persistait dans son refus pour le moment et quant à son mari, elle n’avait rien à répondre pour lui ». Elle n’a pas signé, contrairement à son mari qui avait une signature assurée. |
Le 12 janvier 1817 le contrat de mariage était signé chez maître Ferbos
Pierre Sieuzac était accompagné de son père, de sa belle-mère (le père, veuf, était remarié), d’un frère, d’un oncle et d’une tante.
Les parents de Marie Mothes étaient absents. Sa tante, un frère et un cousin l’assistaient.
Le contrat est muet quant à l’apport de Marie, que ce soit de son fait ou de celui de ses parents ou de sa famille. Elle pouvait de marier, mais sans dot.
Par contre le père de l’époux est plus généreux : il constitue à son fils en dot les outils de tonnelier propres à fabriquer une barrique et les outils propres à tirer le vin au fin - de la valeur de 60 francs. Il fournit en outre un logement de trois pièces faisant partie de sa maison. Le fils pourra prendre dans le jardin les herbes dont il aura besoin. Dans son atelier, le père lui donnera la place nécessaire pour travailler et placer tout le bois qu’il emploiera pour fabriquer une barrique – des avantages évalués à 150 f. Il fait également don et donation du quart des biens qu’il laissera à son décès, par préciput et hors part.
Quant aux époux, il est convenu qu’ils établiront entre eux une société d’acquêts, la jouissance de la totalité est réservée au survivant, avec la possibilité de disposer de sa moitié à volonté, enfants ou pas issus ou non du mariage.
On peut noter des signatures nombreuses à la suite de l’acte, des hommes, des femmes, sans doute des amis du futur couple.
Le mariage a eu lieu à Saint Macaire le 9 février 1817.
Les parents de l’épouse n’étaient pas présents.
On peut noter également la présence par les signatures de nombre de jeunes gens de Saint- Macaire.
Le couple a eu au moins trois enfants. En 1823, le père est porté « marchand ». On ne sait si les relations de la famille Mothes avec la famille Sieuzac se sont améliorées.
- Consulter et télécharger le document en annexe (au format Pdf) contenant :
- Acte respectueux du 22 septembre 1816,
- sa notification du 25 septembre 1816 - Maître Ferbos notaire.
ADG 3 E 58967 - Contrat de mariage le 12 janvier 1817 - Maître Ferbos, notaire 3 E 58967
Bordeaux - 1848Louis Pujos avait quitté le petit village de Ricourt (300 habitants) dans le Gers pour venir travailler à Bordeaux. En 1848, il était tailleur d’habits et vivait sous le même toit au 34 rue Saint Paul (rue du Ruat) que Marie Abadie, couturière, originaire des Hautes- Pyrénées. Le mariage était prévu. Bien qu’ils soient majeurs l’un et l’autre - il a 27 ans et elle 28 - le conseil et consentement des parents s’imposaient. Les parents de Marie ne faisaient aucune objection et ont adressé leur accord par acte authentique. Il n’en était pas été de même des parents de Louis Pujos. Ce dernier a été contraint de passer par un notaire, maître Grangeneuve, pour adresser, par trois fois, des actes respectueux à ses parents. C’est à trois reprises que maître Lamothe, notaire dans le Gers, a adressé la notification aux parents. Leur consentement ne semble pas avoir été acquis. Le mariage a eu lieu quelques mois plus tard à la mairie de Bordeaux. Il n’y a pas trace d’un contrat de mariage passé à cette occasion. |
- Consulter et télécharger le document en annexe (au format Pdf) contenant :
- Acte respectueux du 11 avril 1848 - Maître Grangeneuve ADG33 3 E NC 2221
- Acte de mariage du 27 septembre 1848 à la mairie de Bordeaux.
(Article original de 03/2013 repris en 01/2014)
Par Dechat et Lecroisier Afin de marquer son mariage du 22 Avril 1810 avec Marie Louise, Napoléon 1er a pris un décret dans son palais Impérial de Compiègne. Il souhaite marier trois semaines plus tard (le temps des formalités) quelques compagnons de ses victoires. Six mille militaires en retraite, ayant fait au moins une campagne, seront mariés le 22 avril prochain, avec des filles de leurs communes, auxquelles il sera accordé une dot de douze cent francs pour Paris, de six cents francs dans le reste de l’Empire. |
En consultant la liasse 3R1 aux Archives départementales de la Gironde, nous avons trouvé les doubles des tableaux récapitulatifs comportant les noms des futurs mariés.
En choisissant de communiquer quelques extraits des échanges de correspondances entre les élus, nous avons essayé, au travers d’anecdotes amusantes, piquantes ou quelquefois amères, de rendre plus vivant le déroulement de cet événement.
Dès le 3 avril 1810, le préfet ordonne de réunir les commissions. Il reste peu de temps jusqu’à la date prescrite pour le mariage. Il faudra prévoir des dispenses éventuelles de publications des bans et notamment intervenir auprès de l’archevêque qui donnera son accord et en informera ses curés. Quelques mariages seront d’ailleurs reportés.
Dans certaines communes, plusieurs militaires seront en lice mais certaines communes ne pourront en trouver aucun.
Les élus devront non seulement trouver les finances pour la fête publique mais aussi prévoir un programme digne de ce nom.
On peut soupçonner quelques mariages arrangés à la va-vite ... mais pas toujours.
Résumé de ce document :
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Décret impérial
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Liste non exhautive des documents de la liasse aux AD
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De l’urgence de réunir les commissions
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De la difficulté à trouver un militaire
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De la difficulté de trouver une épouse
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Des réclamations sur le choix des commissions
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Une commission enthousiaste
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Un contretemps « fâcheux » n’empêche pas un grand mariage
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Mariages d’ amour ou de raison ?
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Le coût des festivités
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Liste des mariés de Gironde
DÉCRET IMPÉRIAL contenant les Actes de bienfaisance et d’indulgence à l’occasion du Mariage de Sa Majesté Empereur et Roi, Napoléon, Empereur des Français, Roi D’Italie, Protecteur de la Confédération du Rhin, Médiateur de la Confédération Suisse, voulant marquer l’époque de notre mariage par des actes d’indulgence et de bienfaisance NOUS AVONS DÉCRÉTÉ ET DÉCRÉTONS ce qui suit : TITRE IV
Cinq dans chacune des villes dont l’état est annexé au présent décret (tableau B)
Un dans chacune des justices de paix de l’Empire.
Tous les lieux ne seront pas pourvus : Captieux, Langon, Préchac et Targon 6. Les militaires et les filles à marier seront choisis de la manière suivante, à savoir :
7. Les communes qui ne seraient pas comprises dans les articles précédents, pourront sur la délibération du conseil municipal, approuvée par le sous-préfet, marier un militaire et une fille de la commune, en se conformant, pour le choix et pour la quotité de la dot, aux dispositions ci-dessus. |
Ce que l'on trouve dans la liasse cote 3 R 1 : Six mille Mariages
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Quelques copies de contrat de mariage mentionnant la filiation des époux.
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Dans les copies des procès-verbaux des commissions :Des tableaux récapitulatifs reprenant partiellement les comptes -rendus des commissions avec les noms de l’époux et de l’épouse, leur âge, leur domicile, le corps d’armée, ...
- Les noms des futurs époux mais aussi d’autres noms de militaires non choisis.
- Les noms des curés, des maires, du juge de paix, du sous- préfet, du préfet.
- Les états de service du militaire.
- Mentions de certificats de réforme avec quelques rares descriptions physiques sommaires et des attestations de supérieurs.
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Le déroulé des festivités par commune.
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Le montant des frais prévisionnels.
Avertissements
Les extraits de quelques documents sont transcrits avec l’orthographe actuelle.
Dans un même document, les patronymes sont parfois orthographiés de plusieurs façons. On a l’exemple du nom d’une future épouse : FAUX, FEAU, FEAUX dans la même page. Pour certains mariages, vérifications ont été faites dans les tables décennales et quand cela a été possible dans les registres de mariage. Et là aussi il y a quelquefois des variantes.
A cette occasion, nous avons eu la surprise de trouver des mariages datés du 20 ou 21 avril.
De l'urgence de réunir des commissions
On trouve à la Réole un extrait des registres des arrêtés du sous-préfet qui dès le 3 avril considère qu’il est
« ... de toute urgence de réunir les commissions afin que toutes les formalités voulues tant par le dit décret que par le code civil et les lois de l’église puissent être remplies pour le jour du 22 avril » ...
Le Procès- verbal devra parvenir au plus tard le 10 avril et ... le président avertira les futurs époux sous vingt-quatre heures pour les mettre à même de remplir toutes les formalités nécessaires et préalables .... »
Il faudra donc trouver un militaire en possession d’
« ... un congé absolu de retraite ou de réforme délivré par un corps ou une copie certifié par le maire de son domicile et un certificat de bonne vie et mœurs signé par le maire ... »
Pour la fille :
« ... un certificat de bonne mœurs délivré par le maire de son domicile et par le curé si elle est catholique ... »
Il demande également que le préfet sollicite Monseigneur l’archevêque pour qu’il donne des instructions aux curés concernant les difficultés canoniques sur la bénédiction de ces mariages et qu’elles soient aplanies...
Mais le 9 avril, le sous–préfet de Libourne s’inquiète toujours de ne pas « ... savoir à quoi s’en tenir touchant les publications du mariage religieux ...»
De la difficulté de trouver un militaire
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Dans le canton de La Teste et Gujan , la commission n’avait toujours pas trouvé de militaire le 8 avril. Enfin elle porte son choix, le 17 avril, sur Pierre BRUN marin habitant La Teste. Mais ce dernier ne put trouver aucune fille susceptible de l’épouser, en 4 jours !
On espère que Jean RANGEARD et Marie ANGLADE qui acceptèrent, ne se marièrent pas que pour la dot. Leur mariage fut célébré le 29.
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Devant la difficulté de trouver un prétendant, le sous-préfet de Libourne demande s’il ne peut pas interpréter le décret et élargir les choix en acceptant un militaire en congé en bonne et due forme. (C’est-à-dire non réformé à la suite de blessures aux combats)
En amour, la seule victoire c’est la fuite (Napoléon )
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Extrait des registres de la délibération du Conseil Municipal de la Commune de Bazas.
« Aujourd’hui dix-sept du mois d’avril mil huit cent dix le Conseil Municipal de la Commune de Bazas s’étant réuni dans une des salles de la mairie Mr le Maire a pris la parole et a dit : Messieurs
Lorsque je vous ai convoqué le neuf du mois ... vous avez remarqué que sur quatre d’entre eux, trois, les Sieurs FERRAUD, SARPOULIN et LACOSTE déclarèrent de la manière la plus formelle qu’ils ne voulaient pas se marier ; le Sieur FOUCAUD parut exciter l’attention du conseil...
Cependant comme il ne voulut pas contracter aucun engagement sans connaître la fille avec laquelle on pourrait l’unir ... il engagea le conseil de lui donner le temps convenable et nécessaire sur le parti qu’il avait à prendre. Il sortit en conséquence de l’immeuble et promit de fixer le conseil sur sa détermination et de lui donner une réponse dans le délai d’une heure.
Malgré le délai ... ce militaire n’a point reparu en la commune ni n’a fourni aucune réponse. J’ai fait faire des publications tous les jours….pas un seul ne s’est présenté...
Considérant que malgré tous les avertissements qui ont été donnés et les proclamations ... que le Sieur Foucaud a en fuite, fait présumer son intention de ne contracter mariage...
Le Maire fait part de sa désolation.
Signé GERINE Maire
De la difficulté à trouver une épouse
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Arrondissement de LIbourne
« L’an mille huit cent dix et le quatorze avril à neuf heures du matin
Nous membres de la Commission nommée par arrêté de Monsieur le Sous-Préfet de l’arrondissement de Libourne en date du cinq courant ayant de nouveau été convoqués par invitation de Monsieur le Président de ladite Commission, en étant réunis dans son domicile.
Est comparu le Sieur Jean BARTHE militaire retraité par nous désigné d’après notre délibération du dix courant lequel nous a dit que quelques raisons puissantes s’opposent à ce qu’il prenne en mariage la nommée Jeanne DOUBLET, ainsi désignée par notre dite délibération ... en conséquence il soumet à l’approbation Marie MAURESE habitant la commune de Naujan fille légitime de Jean MAURESE et de feu Marie DUPUY habitant la commune de Lugaignac... »
Il obtiendra satisfaction et on ignore les raisons puissantes qui l’ont fait renoncer à Jeanne Doublet !!
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Arrondissement de Podensac
« Castres le 21 avril 1810
Le juge de paix du canton de Labrède à Monsieur le Préfet du département de la Gironde Baron de l’Empire
La fille de la commune de Léognan nommée Marie Chrétien qui avait été choisie pour être unie en mariage avec Jacques PELUCHON militaire en retraite dans la même commune avait d’abord paru disposée à profiter de la munificence de sa Majesté ; mais peu touchée de la noble cicatrice de PELUCHON elle lui a préféré un autre jeune homme pour lequel elle avait depuis longtemps de l’inclination ; son refus a obligé la commission de faire un nouveau choix, il a porté sur Marie HOURTIC, fille majeure de la même commune qui captive depuis longtemps par sa bonne conduite et sa candeur, l’estime de ses concitoyens ... »
Dans la marge, une annotation du préfet« Je suis disposé à approuver mais il semble que la commission ait cru que c’était à elle de choisir l’épouse et non au militaire. La commission doit se borner à examiner si le choix du militaire est tel que le couple soit digne du bienfait de S/M mais elle ne doit pas contrarier et forcer les inclinations ».
Le document étant daté du 24 avril, le mariage n’a pu avoir lieu le 22 !
Et la noble cicatrice était... « blessé d’un coup de feu dont la balle a porté sur le téton gauche ».
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Targon
Le juge de paix écrit le 19 avril au préfet pour signaler que les trois militaires en lice « après avoir été plusieurs jours sans pouvoir trouver de fille qui voulut s’associer à leur destinée, deux ont enfin annoncé qu’ils avaient fait un choix » !
Toutefois il n’y aura pas de mariage à Targon.
Des délibérations qui ne plaisent pas à tout le monde
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Gradignan le 10 avril 1810
Dans la marge :« accuse de partialité la commission chargée du choix du militaire à marier le 12 »
« L’adjoint au maire de Gradignan à Monsieur le Préfet de la Gironde
La commission du canton de Pessac ... se sont réunis ce jourd’hui chez Monsieur le juge de paix ... trois membres de la commission ne sont point pénétrés des dispositions que renferment le décret rendu par Sa Majesté l’Empereur ils ont donné leur suffrage à un militaire de leur commune qui a fait huit campagnes au préjudice d’un qui en réunit douze. Ce sont Messieurs le maire , le curé de Pessac et le curé de Mérignac... »
Signé Lacoste adjoint
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Macau : réclamation pour partialité le 18 avril 1810
Lettre d’Arnaud FRECHAUD à Monsieur le Préfet de la Gironde Baron de l’Empire :
« Monsieur le Préfet
Arnaud Frechaud sous -lieutenant entré en service le 1er ventôse an 8, ayant 10 ans de service avec honneur dont 12 campagnes blessé à la bataille de Wagram où il eut le pied emporté, natif de Macau, a l’honneur de vous exposer
Que désirant profiter de la munificence de Sa Majesté l’Empereur et Roi, relative aux mariages des militaires qui ont servi avec éloges et retirés du service pour cause de leurs blessures, il s’est présenté chez Mr le juge de paix en présence de Mr le maire de Blanquefort celui d’Eysines et MM les curés de ces paroisses ayant toutes les pièces à l’appui pour être admis
L’exposant croyant qu’il était en ce choix comme toute autre chose, que le plus méritant devait l’emporter, a vu non sans douleur qu’un militaire de la 13ème légère blessé au bras par un coup de feu pouvant travailler comme il travaille effectivement chez M le maire d’Eysines a eu la préférence et la protection a prévalu...
L’exposant pensait qu’on aurait égard à un militaire qui a perdu un membre ce qui le met hors d’état de travailler...
Signé Frechaud »
Il n’obtiendra pas satisfaction.
Jean Lacouture qui fit la même requête fut également « débouté ».
Une commission enthousiaste
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Arrondissement de La Réole
Procès- verbal de la commission du canton de Pellegrue.
Le 9 avril 1810.
Le président de la commission était Jean François BONAC juge de paix du canton de Pellegrue.
Le maire du chef-lieu de canton était Benjamin Fortuné DESTRAC .
Le maire de la commune de Saint Ferme était Jean Baptiste DUNOGUES.
Le curé du chef- lieu de canton était Jean VILLEVIEILHE.
Le curé de Saint Ferme était Joseph BUTAUD.
« ... Monsieur Du Nogues a bien voulu accepter d’être secrétaire de la commission La séance ayant été ouverte par M Le président, il a dit
La commission qui nous est déléguée est grande, elle est auguste puisqu’elle a pour motif d’exécuter la volonté libérale du plus grand et du plus auguste des monarques elle se rapporte à un acte bien cher aux français à l’union conjugale du premier des héros avec une princesse de sang impérial et royal de l’illustre famille de la Lorraine dont les rares vertus et la haute valeur vont décorer le premier trône du monde. Elle sera la félicité de celui que nos vœux maintiendraient éternellement s’il n’était mortel
Occupons- nous donc aussi dignement que possible à exécuter les intentions de Sa Majesté L’Empereur et Roi par nos choix réfléchis de deux individus capables de sentir et d’apprécier l’engagement qu’ils vont contracter envers la patrie et envers celui qui s’en déclare si noblement le père par des actes d’indulgence et par une munificence qui ne saurait faire de jaloux , puisqu’elle embrasse toue la grande famille.
A quoi M.M de la commission ont ajouté et le Président avec eux.
Vive L’Empereur
Vive L’Impératrice
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A Saint André de Cubzac
« Détail de la fête qui a eu lieu à Saint André de Cubzac
Le vingt et un à sept heures du soir trois coups de canons annoncent la fête du lendemain
Le 22 à 10 heures du matin le peuple est incité à la fête par trois coups de canon. De ce moment ... (les habitants emplissent la halle)
A 9 heures la garde nationale en armes se trouve réunie au-devant de la maison commune où toutes les autorités du canton sont déjà assemblées.
A 9 heures et demie trois autres coups de canon annoncent l’arrivée des époux ... la garde nationale s’ouvre en haie ... et leur présentent les armes
L’heur de la célébration du mariage ayant été fixée précédemment à 10 heures de concert entre M le maire de Saint André et M le curé de la paroisse ... les époux accompagnés de toutes les autorités du canton vont se rendre à l’église pour recevoir de lui la bénédiction nuptiale. M le curé leur répond que la dispense ne lui était pas encore parvenue, que Monsieur l’Archevêque ne lui avait rien dit à cet égard : pour ce motif il ne pourrait impartir la bénédiction nuptiale...
A 10 heures trois coups de canons annoncent le départ du cortège ... la gendarmerie les suit ... le cortège entre dans l’église dans le même ordre au son du tambour...
A midi des tables dressées sous la halle sont couvertes de monde ... le vin qui leur est distribué largement anime progressivement leur teint, leur cœur s’épanouit et leur contentement se manifeste spontanément par les cris répétés de vive l’Empereur vive l’Impératrice...
A une heure et demie trois coups de canons annoncent que le banquet des époux est servi...
Trois coups de canons annoncent la fin du banquet et appellent la jeunesse à la danse.
A onze heures la fête est terminée par trois coups de canon... ».
Le 26 avril le juge de paix du canton accompagne ce compte rendu de la fête en ces termes :
« ... le mariage ... avait été fait ... nous regrettons bien vivement que contre notre attente la cérémonie religieuse n’ait pas été faite à l’époque déterminée par le décret du 25 mars... ».
On ignore ce qu’en ont pensé les époux et si le curé s’est fait « remonter les bretelles ».
Mariage d'amour (ou sept ans de réflexion)
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Saint André de Cubzac
« ... Marie CHAILLOU a mérité tous les suffrages de la commissions par les vertus privés qu’elle a pratiquées et principalement par la fidélité qu’elle a gardé au Sieur RICHET avec lequel son union était projetée avant son départ, malgré son absence qui a duré sept ans... ».
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Bordeaux
Le maire de Bordeaux écrit au préfet pour lui faire part des délibérations du conseil municipal qui ont désigné les dix militaires. Il demande d’en ajouter un onzième « ... J’ose espérer que vous applaudirez à la munificence particulière de la ville en faveur d’un brave marin ... auquel le conseil municipal a cru devoir assurer les mêmes avantages qui sont réservés aux dix militaires... ».
On repère donc le marin DELAGE dans le tableau récapitulatif et en regard de son nom la nommée QUANTOURNET. On trouve leur mariage mentionné dans les tables décennales mais à la date du 24 janvier 1810. Ils étaient donc déjà mariés. Une entorse à la loi. Mais dans la marge, le préfet ordonne « d’accuser réception de suite et avec applaudissements ».
Ou mariage de raison
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A Libourne le sous-préfet adresse une lettre au préfet, et ce dès le 25 avril pour indiquer que les militaires des 9 cantons réclament la dot.
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Est-ce de la méfiance ? A Belin , avant de se rendre chez le notaire, les époux attendent du préfet « un titre qui leur donnera droit à la dot promise ... car il est nécessaire qu’il en soit fait mention dans leur contrat ! ».
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A Castelnau « la fille ... désirerait recevoir la récompense que Sa Majesté a daigné lui promettre et vous prie de bien vouloir le lui faire compter... » dès le mois de mai.
En fait, les différents règlements interviendront dans le courant du mois de septembre.
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Mais à Blaye, le préfet décide le jour même du mariage « d’avancer de ses propres fonds pour faire la dotation promise à l’épouse par sa Majesté. L’époux et l’épouse ont reçu la dite somme avec les transports de la plus vive reconnaissance. »
Le coût de la fête
« ETAT DES FRAIS DE LA FÊTE CELEBREE A CASTELNAU CHEF LIEU DE CANTON LE 22 AVRIL DERNIER
Deux mâts de cocagne garnis |
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36 francs 10 |
Deux barriques de vin placées sur les deux principales places du bourg |
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60 francs |
Banquet |
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132 francs 45 |
Menetriers |
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12 francs |
Poudres et canonnier |
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31 francs 20 |
Total |
Deux cent soixante et onze francs soixante-quinze |
271 francs 75 |
La somme octroyée par le préfet était de 200 Francs. Le budget est donc dépassé par rapport à l’estimation qui avait été faite le 7 avril.
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Quatre justices de paix de Bordeaux (Bruges 1ère, Cauderan 2ème, Talence 4ème, et Bègles 6ème) feront état d’un déficit de 720 francs.
D’autres communes ont dépensé plus d’argent en distributions de nourriture aux nécessiteux.
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A Lesparre, dans le prévisionnel de la fête, à la rubrique « bienfaisance et jeux publics : il sera distribué aux pauvres désignés par le duré et par les sœurs de la Charité, un quintal de viande, six quintaux de pain et deux barriques de vin ... »
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A Belin, on distribuera cinq quintaux de bled.
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Certains élus paieront leur participation au banquet.
Tableau des mariés girondins du 22 avril 1810.
Cote AD 33 : 3R1
Nom époux |
Prénoms époux |
Nom épouses |
Prénoms épouses |
Canton/commune |
AUBA |
François |
LACAMPAGNE |
Jeanne |
Bazas |
BAILLET |
Guilhaume |
CONSTANTIN |
Françoise |
Talence |
BARTHE |
Jean |
MAURESE (MAUREZE) |
Marie |
Branne |
BERGEY |
Jean dit Monget |
MEYNIEU (MAYNIEU) |
Françoise |
Saint Vivien |
BERNOLO (BERNAULEAU) |
Jean Joseph |
PLUMEAU |
Bernardine |
Carbon Blanc |
BIGOUROUX (VIGOUROUX) |
Jean |
EYQUEM |
Marie |
Blanquefort |
BRUSTIER |
Jean (Morillon) |
CAMELEYRE |
Jeanne |
Belin |
CABIREAU |
Joseph Antoine |
FRAPIER |
Jeanne |
Bordeaux Ville |
CARREAU |
Thomas |
GAUTIER (GAUTHIER) |
Marie |
Blaye Canton |
CARREAU |
Jacques |
BERNIARD |
Marie |
Bourg |
CASSAT |
Jean |
VINCENT |
Marie |
Guîtres |
CASTAGNET |
Pierre |
LAMBERT |
Anne |
Bouscat |
CAZEAUX |
Guilhaume |
PATEL |
Marie |
Cadillac |
CHAPELAN |
Jean |
MOTHES |
Marie |
Lesparre |
CONSTANT |
Clément |
QUEYRENS |
Catherine |
La Réole |
CRESPIN |
Elie |
BENETEAU |
Jeanne |
Libourne Ville |
DELAGE |
Guilhaume |
QUANTOURNET |
Pétronille |
Bordeaux Ville |
DENEY |
Martin |
CANTELOUP |
Estève |
Pessac |
DENIGES |
Jean |
MORIN |
Marie |
Cauderan |
DUPONT |
Laurens |
RENOU |
Jeanne |
La Réole |
DUSSILLOL |
Bertrand |
LATRILLE |
Catherine |
Grignols |
ESPAGNE |
André |
CLAVERIE |
Reine |
Podensac |
EXTREME |
Jean Baptiste |
TIFFON |
Magdelaine |
Bordeaux Ville |
FIGEROUX |
Jean |
FAUX |
Pétronille |
Saint Laurent |
GARCEAU |
Raymond |
LEGLIZE (LEGLISE) |
Michèle |
Pujols |
GOUDINEAU |
Pierre |
FAURE |
Jeanne |
Pauillac |
GROSSARD |
Jean |
BRIE |
Elisabeth |
Pessac |
HOSTEIN (HOSTAIN) |
Pierre |
CREON |
Marie |
Castelnau |
HEULLET |
Jean |
GIRODOT |
Magdelaine |
Saint Ciers Lalande |
JACQUET |
Martial |
BOURRICAUD |
Jeanne |
Pellegrue |
LABAT |
Jean |
LESTONNAT |
Marie Martine |
Bordeaux Ville |
LACLAVETINE |
Jean |
GUERIN |
Marie |
La Réole |
LACOSTE |
Jean |
DUBUCH |
Pétronille |
Libourne Ville |
LAFFITTE |
Pierre |
DUMEC |
Thérèze |
Saint Macaire |
LAFAYE (LAFFAYE) |
Jean |
CAILLER |
Marie |
Lussac |
LAMBERT |
Etienne |
LAPRADE |
Philippe |
Castillon |
LARTIGUE |
Jean Raymond |
COURBIN |
Marie |
Saint Symphorien |
LANUS |
Bernard |
MENGEOT |
Catherine |
Bordeaux Ville |
LESTRADE |
Alexis |
SERE |
Marie |
Auros |
MATIGNON |
Pierre |
BOUILLAC |
Jeanne |
Sainte Foy |
MENUE |
Pierre |
COUILLARDEAU |
Margueritte |
Audenge |
PELUCHON |
Jacques |
HOURTIC |
Marguerite |
La Brède |
PIRON |
Bernard |
DENIS |
Marguerite |
Bordeaux Ville |
PLANTIN |
Jean |
PACQUIER (PAQUIER) |
Marie |
Saint Savin |
RANGEARD |
Jean |
ANGLADE |
Marie |
La Teste |
REY |
Martin |
GOYEAU |
Françoise |
Bordeaux Ville |
REPOS |
Marc (Jean) |
GRIGNET |
Marie |
Sauveterre |
RICHET |
Pierre |
CHAILLOU |
Marie |
Saint André |
RIVIERE |
Alexis |
ADAM |
Jeanne |
Fronsac |
ROBIN |
Jean |
CRAMON (CRAMOND) |
Marie |
Coutras |
SAINCRIT |
Pierre |
DUSSERRE |
Pétronille |
Bordeaux Ville |
SEBEL |
Joseph Gérome |
RIBAUT |
Anne |
Bègles |
SUDRET |
André |
CARREYRE |
Marie |
Portets |
THIBODEAU |
Bertrand |
DURAND |
Marguerite |
Bordeaux Ville |
TINTURIER |
André |
MASSON |
Jeanne |
Monségur |
TIRAGOT |
Jean |
GONDICHEAU (GOUDICHEAU) |
Marguerite |
Libourne Canton |
VINSOTTE |
Bernard |
ROLLET |
Jeanne |
Bordeaux Ville |
VIGNEAU |
Etienne |
REYNAUD |
Marguerite |
Créon |
VINCENT |
Jean Jacques |
MAINGUET |
Jeanne |
Blaye Ville |
ZUCHI |
Jacques |
MONTEAU |
Marie |
Bordeaux Ville |
Tableau des militaires de Gironde non choisis
Nom époux |
Prénom époux |
Nom épouses |
Prénom épouses |
Canton/commune |
BOISSET |
Jean |
LABRECHE |
Jeanne |
Targon |
BOUDEY |
|
|
|
Villandraut |
BRUN |
Pierre |
|
|
La Teste |
CAUMON |
Jean |
|
|
Pellegrue |
DAUBARON |
Pierre |
COURBIN |
Marie |
Saint Symphorien |
FERRAUD |
|
|
|
Bazas |
FOUCAUD |
|
|
|
Bazas |
FRECHAUD |
Arnaud |
|
|
Castelnau |
JAUGON (JAUGEON) |
Jean |
GRUGNET |
Marie |
Branne |
LACOSTE |
|
|
|
Bazas |
LACOUTURE |
Etienne |
GUILHEM |
Anne |
Bordeaux |
MAURAS |
Jean |
|
|
Blaye VIlle |
MORGUENEL |
Pierre |
|
|
La Brède |
NORMAN |
Etienne |
|
|
Guitres |
SARPOULIN |
|
|
|
Bazas |
SUDEREAU (*) |
Jean |
COUTHURES (*) |
Marie |
Langon |
TANDONNET |
|
|
|
Courpiac |
(*) Se sont désistés la veille du mariage et Marie COUTHURES épousera le sieur BOUDEY à Uzeste le 30 décembre de la même année.
(05/2013)