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Par Girondine

Un document : Le Médecin charitable, paru en 1625 et distribué par les colporteurs. L’auteur, Philibert Guybert, médecin à Paris, voulait faire œuvre de charité, ce qui voulait dire enseigner le savoir médical et le vulgariser. On peut lire sur le site de Gallica divers ouvrages de Philibert Guybert
http://www2.biusante.parisdescartes.fr/livanc/?cote=352385&do=chapitre

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Ces documents pourront vous donner un aperçu des soins et remèdes appropriés aux différentes affections dont souffraient nos prédécesseurs.
Il était fait usage de plantes, ou produits divers tels que le lait, bouillons, beurre, sucre, œufs, etc. qui entraient le plus souvent dans la composition des clystères dont on usait (ou abusait ?). Ci-dessous quelques extraits qui ont été publiés dans « La bibliothèque bleue » éditions Robert Laffont en 2003
Textes recueillis et commentés par Lise Andries Lise et Geneviève Bollème.


Quelques exemples de clystères :

Clystère detersif
Prenez une poignée d’orge commune & le poids de deux escus de fenouil verd, faites les bouillir dans une chopine d’eau deux ou trois bouillons, sur la fin y mettrez un quarteron de bon miel commun, bouillir un bouillon pour le dissoudre avec ; enfin, passez le tout & dans ce qui sera passé laisserez fondes 2 onces de beurre frais, c’est le clystère que vous donnerez.Clystère avec térébentine pour la douleur nephritique
Prenez 2 onces d’olive, ou du beurre frais, faites les chauffer sur le réchaud, ou cendres chaudes, puis, tirez du feu & versez dessus demie once de bonne terebentine de Venise, la dilayant dans le dit beurre ou huile (qui est chose fort facile). Estant dilayée, vous la dissoudrez avec un des susdits clystère...Clystere nutritif
Prenez une chopine de bouillon de graisse de chapon, de veau & d’un bout saigneux de mouton cuits ensemble, dans lequel dilaierez une once d esucre fin, &deux jaunes d’œufs & ferez clystère que vous donnerez.Autre pour les pauvres
Prenez chopine de bon laict bouilly avec deux onces de bon scre, dans lequel vous demeslerez deux jaunes d’œufs.
Notez que devant bailler lesdits clistères nutritifs, il faut purger le excréments du ventre avec un clystère remolitif.
Notez aussi que pour les petits, il faudra diminuer la dose & quantité tanr de décoctions que de medicamens...

Il y avait aussi les suppositoires

Manière de préparer un suppositoire
Prenez 2 onces de miel commun, faites le cire dans un petit poeslon lentement sur le feu clair, jusqu’à ce qu’il acquire consistance à peu près d’un electuaire solide. Cela fait, tirez le hors du feu y adjoutant(pour le rendre plus acre) le poids de 2 escus de sel commun, ou d’un escu de sel gemme en poudre, meslez tres-bien ensemble avec une spatule & le versez sur un papier qui aura esté graissé d’huile & avec les mains aussi ointes d’huile, on en forme suppositoires de la grosseur du doigt anulaire & la longueur de six à sept doigts pour grandes personnes, & de 3, ou 4 pour les petites. Desquels voulant servir, faudra graisser avec huile d’olive, ou beurre frais, & pour les conserver les faudra tenir dans la graisse, ou beurre frais cat autrement ils se fondroyent en l’air.

Remède certain pour lascher le ventre de ceux qui sont constipez, & ne veulent user de clystère, ny suppositoire

Parce qu’il y a des personnes si fascheuses que pour tout l’or du monde ne voudroient recevoir clystères, ou suppositoires, tant pour une certaine honte qu’elle sont, que parce qu’elles sont affligées d’hemoroïdes internes, externes ou autre maladies du siège, c’est pourquoi ils useront du remede suivant, lequel est excellent.
Prenez le poids d’un escu ou d’un escu & demy ou de deux escus de bon sené, le poids de demy escu de graine d’anis verd ; mettez le dans une escuelle, & versez pardessus quatre ou cinq cuillerees d’eau plus ou moins que si la personne n’est point travaillée de la toux, on pourra y mettre moytié eau & moitié jus de citron. En après, couvrez ladite escuelle & la mettez sur les cendres chaudes, ou autre lieu chaud l’espace d’une demie heure, ou un eheure pour infuser ; puis passer le tout à l’étamine ou linge blanc en l’estraignant mediocrement & ce qui sera passé le dilayerez dans deux ou trois fois, ou davantage de bouillon maigre clair ou dans un premier bouillon de viande, le faisant prendre au matin à jeun une heure ou deux avant de manger...

Manière de faire injection

Les injections se font pour plusieurs maladies comme aux ulcères & plaies des parties du corps, aux maladies de la verge et de la matrice & ce avec des seringues propres, dans lesquelles on met décoctions, huiles ou autres liqueurs...Injection pour gonorrhée
Vous ferez injection avec du lait clair, ou eau d’orge tiède pour le commencement, en après on y adjoustera le syrop de roses seiches, scavoir est sur un demy septier une once & demie & deux onces ou si au commencement où il y aura inflammation & cuisson grande, on fera injecton en esté avec decoction d’orge plantain, morelle, nenuphar & en hiver ave cleurs eaux, aux douleurs de ladite partie on fera injection avec laict de vache recentement traict.

Manière de faire pessaires

Le pessaire est plus gros que le suppositoire & est approprié pourlananière (matrice), lequel est faict de coton, de soie, linge ou laine peignée, dans lesquels on met medicamens, enveloppant le tout avec linge bien delié, ou taffetas, puis, estant trempé en vin, eau ou ; liqueur convenable... Notez qu’il faut attacher un petit ruban au bout dudit pessaire pour le lier à la cuisse, de peur qu’il ne soit attiré au-dedans de la matrice.Il y avait des pessaires pour provoquer les mois ou arrester les mois.

Advertissement notable & charitable au public
Il est necessaire que tous ceux qui ont le moyen ayent une seringue à la maison, & sachent faire donner clysteres, ou ayant gens pour ce faire, tant pour les maladies qui arrivent inopinément, lesquelles sont besoin proprement de ce remède, que parce que se servant de la seringue d’autruy, laquelle après avoir peut êstre servi à bailler clystere à un verolé ou pertiféré, ou malade de la fièvre pourpre, ou d’une dissenterie, ou petite verolle, ou rougeolle, ou aura les ulcères malins, fics, fistules au siege ou autre maladie contagieuse : sans avoir esté nettoyée, lavee & eschaude l’on vous viendra un peu après, ou sur l’heure mesme donner clystere, ce qui est bien à craindre.
... Chacun doit en avoir chez soy... et ne la prester qu’à gens que l’on cognoistra...


Sources

Histoire des « Œuvres charitables » de Philibert Guybert :
http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx1998x032x001/HSMx1998x032x001x0011.pdf

Andries (Lise), Bollème (Geneviève), La Bibliothèque bleue – Littérature de colportage, Robert Laffont, 2003, p.111


(11/2014)