Cadillac - 1856
Par Girondine. Acte de décès de la commune de CadillacLe vingt neuf novembre mil huit cent cinquante cinq à sept heures du soir. |
Pourquoi noter cet acte de décès ? Parce que figure dans les documents de la Justice de paix du canton de Cadillac pour l’année 1856 la description des effets délaissés par le sieur Grimaud.
L’inventaire d’objets, même s’ils n’ont que très peu de valeur, c’est un témoignage. Celui d’un homme, venu d’ailleurs on ne sait quand, célibataire, qui a travaillé de nombreuses années dans une famille de boulangers, dans un gros bourg (2295 habitants en 1856) de Gironde. On notera la modestie du vestiaire. Il n’est pas fait mention de souliers, que l’on peut supposés emportés sur lui à son départ à l’hôpital avec pantalon, chemise et vêtement chaud (c’était en novembre).
On peut s’étonner de la présence d’un « chapeau de soie ». Pourquoi un tel couvre- chef ?
Il est mentionné le montant des gages : 25 f par mois. Etait – il nourri et logé ?
Malle et les objets décrits sont restés à la garde du Sr Ducaule. Qu’en a-t-il fait ? A-t-il contacté la famille ou les amis, correspondants de Henri Grimaud ?
Il est noté en marge de l’acte le montant des frais d’enregistrement : 2 f 40 centimes.
Cote ADG 33 : 4 U 15/49 acte N°1
Le 3 janvier 1856
Description d'effets
Grimaud
Le trois janvier mil huit cent cinquante six, à trois heures de relevée, Nous Jean Charles Auguste Desse juge de paix du canton de Cadillac assisté de Mathieu Alphonse Barreyre, greffier, sur l'avis qui nous a été donné par M. Ducaule, boulanger à Cadillac du décès d'un sieur Henri Grimaud, ouvrier boulanger âgé d'environ cinquante huit ans qui a eu lieu à l'asile de ladite ville le vingt neuf novembre dernier et qui nous informe en même temps qu'une malle appartenant au décédé et de laquelle il n'a pas la clé est déposée chez lui dans la chambre qu’occupait le défunt avant sa maladie tant qu'il était son ouvrier.
Nous sommes transportés d'office chez ledit Sr Ducaule qui nous a conduit dans la chambre qu'occupait le défunt au premier étage prenant jour par une croisée au midi et où nous avons trouvé en effet une malle noire, fermée au moyen d'un cadenas et d'une serrure. La clé de cette malle que le sr Grimaud avait sur lui lors de son entrée à l'asile n'ayant pas été retrouvée nous avons fait procéder à une ouverture par le Sr Charles Mathelot, serrurier à Cadillac et nous avons vu que cette malle contenait les objets dont le détail suit :
- cinq chemises en coton dont trois en
couleur et deux blanches ; - sept mouchoirs de diverses couleurs ;
- une vieille veste en drap noir ;
- un vieux pantalon drap de moire noir ;
deux bretelles en coton ; - un petit gilet de velours usé;
- une paire de chaussettes en coton ;
- un gilet de tricot couleur grise ;
- un chapeau noir en soie ;
- deux gants en coton gris ;
- une petite montre en argent forme
ancienne sur le cadran et le mouvement de
laquelle on lit ces mots : Breguet et fils ; - un vieux beret en laine.
Dans le chapeau désigné sous le n°8 se sont trouvés :
- onze lettres de sa famille ou de ses
amis; les deux dernières sont datées, l'une
de Rochefort du cinq août mil huit cent cinquante
quatre et l'autre de St Martory (Haute Garonne)
du 30 août 1855. - cinq pièces qui sont des reçus ou certificats;
- enfin, soixante quinze centimes en monnaie
de billon
La malle ainsi que les objets ci-dessus décrits qu'elle contenait sont restés en lagarde dudit Ducaule qui s'en est chargé pour les représenter quand et qui il appartiendra comme étant les seuls objets dépendant de la succession dudit Grimaud et laissés par lui dans ladite maison ainsi que l'affirme le dit Sr Ducaule ici présent qui en a fait le serment la main levée à Dieu et qui a déclaré qu'il n'a rien détourné directement ni indirectement des objets dépendant de cette succession.
Le Sr Ducaule ajoute
1° qu'il présume que le défunt a des parents à St Martory département de la Haute Garonne qu'il lui en a parlé quelques fois et qu'il y est même allé pendant qu'il était ouvrier chez M.Bailly, beau-père du Sr Ducaule
2° et que cet ouvrier a été payé de ses gages qui étaient de vingt cinq francs par mois jusques au dix novembre dernier et qu'ayant cessé de travailler, par suite de sa maladie, le vingt de même mois il ne lui doit que dix jours de gages soit huit francs trente trois centimes.
De tout quoi a été dressé le présent procès verbal à Cadillac, en la demeure du dit Sr Ducaule les jour, mois et an sus dits et clos à quatre heures du soir, lecture faite le dit Sr Ducaule a signé avec nous et le greffier.
Ducaule
Alph Barreyre Desse
En marge : Frais d’enregistrement : 2f 40 centimes
(04/2013)